200 militants ont manifesté leur joie dans la salle d'audience à l'annonce de la décision.
Les trois militants antinucléaires qui comparaissaient ce mardi matin étaient accusés d'avoir incité à des dégradations pour bloquer un train de déchets nucléaires allemands en novembre 2011, le dernier convoi du genre entre la France et l'Allemagne.
Six mois de prison avec sursis avaient été requis contre un militant de 31 ans, déjà condamné à trois reprises pour des faits "sensiblement comparables", selon le président du tribunal correctionnel de Cherbourg, et trois mois de prison avec sursis contre une militante de 26 ans et un autre militant de 39 ans dont les casiers judiciaires sont vierges.
Les trois Bretons étaient poursuivis pour "provocation directe suivie d'effets à un attroupement armé", "complicité de destruction de biens d'autrui" et organisation de manifestation interdite.
Le 23 novembre 2011, des ballasts de la voie ferrée que devait emprunter le train de déchets nucléaires avaient été retirés, un ou plusieurs rails soulevés et deux guérites de signalisation de la SNCF incendiées.
Les prévenus ont nié être les organisateurs du mouvement auquel avaient participé plusieurs centaines de personnes et avoir appelé à des dégradations.
"Vous n'avez rien dans le dossier. Les accusations sont graves. La moindre des choses c'est d'arriver avec des preuves. On en est loin", a estimé l'avocat de la défense, Jérôme Bouquet-Elkaïm.
Le dernier train de déchets nucléaires allemands retraités par l'usine Areva de Beaumont-Hague avait donné lieu à de vifs affrontements entre militants et forces de l'ordre près du terminal de départ du convoi à Valognes. En Allemagne, des milliers de militants avaient aussi occupé les voies.
A l'issue d'une audience houleuse, et face aux cris de joie de la salle, le président du tribunal a averti que les personnes qui avaient perturbé le procès en l'interpellant ainsi que le procureur seraient entendues et éventuellement jugées.