Eric Vannier, le maire du Mont-Saint-Michel, qui est convoqué en janvier prochain devant le tribunal pour prise illégale d'intérêts, s'est expliqué lundi en direct dans le JT de France 3 Basse-Normandie.
Alors que le syndicat mixte Baie Mont Saint-Michel va renégocier avec Véolia le point de départ des navettes du Mont-Saint-Michel, le premier magistrat de la commune est poursuivi pour prise illégale d'intérêt précisément pour cette question des navettes.Eric Vannier, l'actuel maire (DVD) du Mont-Saint-Michel, est-il intervenu pour que le point de départ des navettes soit situé dans la zone commerciale de la Caserne, une zone où il possède des commerces ? (Eric Vannier est aussi le patron du groupe "Mère Poulard").
C'est en tout cas ce qui lui vaut d'être cité à comparaître devant le tribunal de Coutances le 30 janvier 2013, suite à une plainte déposée en mai 2011 par l'ancien maire du Mont-Saint-Michel (de 2001 à 2008), Patrick Gaulois (UMP), qui est aussi le concurrent commercial de M.Vannier.
Lundi (29 octobre), Eric Vannier s'est expliqué en direct dans le JT de France 3 Basse-Normandie sur cette affaire. Il répondait aux questions d'Emilie Flahaut. "Etes-vous intervenu ? ", demande la journaliste. "Bien sûr que non", répond le maire.
Une lettre à Nicolas Sarkozy
Il y a bien, pourtant, cette lettre envoyée en mai 2008 par Eric Vannier, en tant que maire réélu du Mont-Saint-Michel, au Président de la République Nicolas Sarkozy. Un courrier qui revient sur les différents aménagements pour l'accès au Mont-Saint-Michel, et dans lequel Eric Vannier explique notamment qu'il serait préférable que les visiteurs traversent à pied la zone commerciale de la Caserne, au lieu de la traverser en bus (avec des arrêts), selon l'option privilégiée à l'époque.
"Au retour (de leur visite sur le Mont ndlr), les visiteurs diffuseraient dans l'ensemble de la Caserne, participant ainsi à l'activité économique et sociale de cette dernière après avoir participé à l'activité économique et sociale du Mont-Saint-Michel intra-muros. Cette option "fortement piétonne" de la Caserne contribuerait à sa requalification paysagère et urbanistique future et donc à la qualité générale du Grand projet", plaide Eric Vannier dans son courrier au Président.
Interrogé à propos de ce courrier, Eric Vannier explique qu'il l'avait écrit juste après son élection à la mairie en 2008, après le mandat de 7 ans de son prédécesseur (Patrick Gaulois), parce qu'il y avait "un certain nombre de dérives " du Grand Projet du Mont-Saint-Michel.
"J'ai rappelé quelques principes, notamment sur le prix d'accès. Depuis 1983, je milite pour que le projet aboutisse à un équilibre entre les deux zones (le Mont intra-muros, et la Caserne extra-muros, ndlr)".
Et Eric Vannier de préciser que 80 % des ses activités de chef d'entreprise se situent sur le Mont-Saint-Michel intra-muros.
Une affaire de jalousie ?
La citation à comparaître d'Eric Vannier devant le tribunal fait suite à une plainte de l'ancien maire Patrick Gaulois. Faut-il y voir un règlement de compte, de la jalousie ?
"L'envie et la jalousie sont à l'origine de beaucoup de problèmes dans la vie. J'ai été quatre fois maire, et lui une fois, peut-être que ça lui déplait.
Et j'ai peut-être développé mes entreprises plus que lui ne l'a fait, et peut-être que ça lui déplaît aussi", répond Eric Vannier.
Le maire du Mont-Saint-Michel qui s'étonne aussi de la coïncidence du calendrier : "Je suis convoqué au tribunal par voie de presse, je n'ai pour l'instant pas reçu de citation. Ce qui est déjà un peu ennuyeux. Et je déplore que cette citation par voie de presse ait été faite 48 heures avant un débat important (sur la renégociation du point de départ des navettes ndlr)", regrette Eric Vannier.