Le n°1 mondial du mécanisme de sièges automobiles a annoncé ce lundi vouloir ainsi réduire ses coûts en Europe de l'Ouest face à la dégradation du marché de l'automobile sur ce continent.
L'équipementier automobile français compte supprimer quelque 1 500 emplois en Europe de l'Ouest en 2013, après la suppression d'un nombre équivalent de postes en 2012. C'est ce qu'il a indiqué hier lors d'une présentation devant des investisseurs à Londres.
"Les charges de restructuration pour le groupe atteignent 100 millions d'euros en 2012", a précisé le groupe, qui compte plus de 80 000 employés dans le monde. "Avec le plan finalisé aujourd'hui, nous prévoyons plus ou moins le même impact financier pour 2013, avec une conséquence semblable sur les effectifs en Europe de l'Ouest", a déclaré son PDG Yann Delabrière, lors de son intervention, retransmise sur le site internet du groupe.
Faurecia n'a pas détaillé quels pays européens étaient concernés par ce plan social. Il n'a pas précisé non plus quelle proportion de postes a déjà été supprimée jusqu'ici, ni s'il s'agit de départs à la retraite non remplacés.
Il a par ailleurs annoncé que son objectif d'atteindre une marge opérationnelle représentant 5% du chiffre d'affaires était repoussé à 2016, alors qu'il était initialement prévu en 2014.
Les syndicats sollicités n'ont pas du tout été informés de ces suppressions de postes. "C'est l'étonnement total, le flou, on ne sait pas où ça va taper", commente Patrice Verdun, délégué syndical central CGT dans la division "sièges".
Dans l'Orne, Faurecia possède une usine, inaugurée à Caligny en 2009. Selon Yannick Sagean, délégué syndical FO, ce site ne serait pas concerné par ces suppressions d'emplois qui produit des lignes de sièges vendues partout dans le monde.
L'équipementier, filiale de PSA Peugeot Citroën lui-même en difficulté, avait averti en juillet que la dégradation de la situation, avec un fort recul de ses ventes en Europe attendu au dernier trimestre, l'amènerait à ajuster ses effectifs.
Fin octobre, l'équipementier avait publié un chiffre d'affaires en hausse de 7,9% pour le troisième trimestre, mais il avait révisé à la baisse sa prévision de résultat opérationnel annuel en raison de l'Europe. Le groupe précisait alors avoir connu "un repli significatif de 4% des ventes" dans cette région.
Même si Faurecia a réduit sa dépendance à l'Europe, avec 48% de ses ventes réalisées hors de ses frontières, contre 37% en 2011, il reste très sensible à l'évolution de la production automobile dans la région. Entre octobre 2011 et octobre 2012, la production de véhicules légers a ainsi baissé de 12% en Europe (hors Russie).
Faurecia poursuit donc ses efforts pour réduire sa dépendance à ce marché en berne. Selon sa présentation aux investisseurs, les ventes en Europe ne devraient en effet pas rebondir avant 2014.
S'il se dégage d'Europe de l'Ouest, Faurecia a expliqué qu'il était en passe de renforcer simultanément sa présence en Europe de l'Est avec l'implantation de 7 nouvelles usines entre 2012 et 2014, en Roumanie, Pologne et en République tchèque.
Croissance sur les marchés non européens
Néanmoins, en dépit du ralentissement européen, pour la période 2012-2016, "Faurecia vise une croissance de 6 à 7% par an pour atteindre un chiffre d'affaires de 22 milliards d'euros en 2016", avec une majorité des ventes réalisées hors d'Europe, a précisé la société.
En 2016, les ventes réalisées en dehors de l'Europe représenteront presque les deux tiers de ses ventes, l'Asie et l'Amérique du nord représentant les principaux moteurs de croissance.
Faurecia explique ainsi viser un développement soutenu en Chine et en Corée du sud. Les ventes en Asie devraient représenter 20% du chiffre d'affaires en 2016, tandis que la profitabilité y restera nettement supérieure
à la moyenne du groupe, indique le communiqué.
Par ailleurs, Faurecia ajoute avoir quadruplé son chiffre d'affaires en Amérique du nord depuis 2009, où il est devenu le 6e plus grand équipementier automobile. La région représente maintenant plus de 25% de ses ventes.