Deux Géorgiens de 31 et 35 ans accusés d'être à l'origine d'une fusillade en 2010 à Caen ont été condamnés vendredi à huit et cinq ans de prison par la cour d'assises du Calvados.
Une condamnation à l'issue d'un procès qui a vu les charges à l'encontre des deux Géorgiens se réduire.
Ils ont été reconnus coupables de violences volontaires avec arme, en réunion et avec préméditation le 3 novembre 2010 à l'encontre de deux autres Géorgiens dont un a été blessé à la main et à la cuisse et s'était vu prescrire une interdiction de travailler de plus de trois mois.
Personne n'a voulu porter plainte.
L'accusé âgé de 31 ans qui écope des huit ans de prison conformément aux réquisitions du parquet est aussi condamné pour la détention et le port d'un 9 mm.
Celui qui écope de cinq ans de prison avait un fusil à gaz, arme non létale, a souligné sa défense. Huit ans avait été requis contre lui aussi.
Quatorze douilles retrouvées sur le lieu de la fusillade
Quatorze douilles au total avait été retrouvées dans un périmètre de 175 mètres.
"Est-ce qu'on peut tolérer que lorsqu'on a un problème, au lieu d'aller voir la police, on règle ses comptes soi-même? L'enjeu de ce procès est là.
On ne peut tolérer ce comportement", a estimé l'avocate générale Emilie Soubeiran soulignant de nombreuses variations dans les dépositions des accusés.
La magistrate a toutefois renoncé à une demande de condamnation pour tentatives de meurtre (30 ans de prison encourus) comme il en était question au début du procès, pour requérir une condamnation pour violence avec armes en réunion avec préméditation (10 ans encourus).
L'expert balistique qui faisait état de tirs horizontaux dans son rapport, n'a fait état à l'audience que de "tirs descendants", a justifié la magistrate.
Pour la défense il y a eu violence mais pas préméditation.
"S'il y avait eu préméditation pourquoi confier l'arme qui a un pouvoir létal à un borgne qui voit mal (celui qui avait le 9mm ndlr) et le fusil à gaz à celui qui a été sniper", a argumenté Me Marand-Gombar l'avocat de l'accusé qui avait le fusil à gaz.
L'avocate du prévenu de 31 ans qui avait le 9 mm, Me Catherine Rousselot, a estimé que lorsqu'on prémédite un tel geste on ne prend pas sa propre voiture immatriculée à son nom comme l'a fait son client et on prend soin de cacher un visage qui avec une oeil borgne est facilement identifiable.
Peut-être liées à la situation politique en Géorgie selon la défense ou à une organisation mafieuse comme l'a évoqué l'accusation, les causes des tensions ou menaces dont les accusés ont dit être l'objet restent obscures.