Une presse servant à fabriquer des plaquettes de freins a été démontée et chargée à bord de deux camions ce mercredi à l'usine de Condé-sur-Noireau. Elle devrait être transférée dans une usine allemande.

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L'arrivée des deux-semi remorques immatriculés en Allemagne a pris de court le personnel. "On a surtout été surpris par la rapiditité avec laquelle ils ont opéré, témoigne un représentant syndical. On pensait organiser une action de protestation demain. Mais ce sera trop tard : les camions seront déjà partis".

La presse a été démontée en quelques heures : "ils ont coupé l'air comprimé et l'électricité. Ensuite, ils n'avaient que quelques boulons à désserer...". Cette machine est utilisée pour la fabrication des plaquettes B0. Dans une note au personnel publiée le 30 octobre, la direction avait annoncé le transfert de cette activité vers l'usine allemande de Glinde à partir du mois de janvier 2013 et le déménagement "d'une des six presses fin novembre / début décembre 2012". 



Les représentants du personnel n'en demeurent pas moins amers :  "la direction s'était engagée à ne pas déménager de machine avant la fin de l'activité industrielle, c'est à dite avant le mois de juin". Devant le va-et-vient des équipes techniques venues procéder au démontage, certains salariés accusent le coup : "la presse, on s'en servait encore la semaine dernière, témoigne l'un d'eux. C'est la première machine qui part, ça met un coup au moral. Il ya des gens qui ont 20 ans de boites, et qui sont attachés au parc machines...  Ils sont détruits en voyant cela !"

Dans le même temps, un élu du CHSCT observe que des salariés sont envoyés en formation à Condé-sur-Noireau en provenance d'autres usines européennes du groupe. "Pour justifier la fermeture de l'usine, on nous explique que nous ne sommes pas bons, pas performants, et c'est ici qu'ils viennent essayer de comprendre comment on peut faire tourner les machines : c'est ubuesque !"

Le site de Condé-sur-Noireau, spécialisé dans la fabrication des plaquettes de freins, emploie encore un peu plus de 300 personnes. Le groupe Honeywell le juge non rentable et trop ancien pour être modernisé. L'offre formulée par la direction au mois d'octobre afin d'obtenir une fermeture anticipée a été rejetée. La fermeture de l'usine reste prévue en juin 2013.

 

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