Les artisans pécheurs ont manifesté ce mardi à Bruxelles alors que les ministres de l'Union européenne négocient les quotas pour 2013.
Les pêcheurs de l'Union européenne ont appelé ce mardi leurs ministres à montrer davantage de discernement et plus d'équité lors de leurs difficiles négociations sur les quotas de captures pour l'année 2013.
"Prenez au grands, redonnez au petits", ont-ils réclamé au cours d'une action devant le bâtiment où sont réunis les ministre de la pêche pour leur traditionnel grand marchandage.
"Les négociations vont durer la journée, la nuit, la journée de demain et sans doute aussi la nuit", a averti à son arrivée le ministre chypriote de la Pêche Sofoclis Aletraris, qui va présider ce marathon.
"Les négociations vont être très difficiles cette année, mais nous allons tenter de faire de notre mieux pour une pêche durable et éviter les rejets", a pour sa part expliqué le Britannique Richard Benyon.
Abaisser les quotas en 2013
La Commission européenne préconise d'abaisser de nombreux quotas de pêche pour 2013 dans l'Atlantique et la mer du Nord et justifie cette demande par le fait que "47% des stocks de poissons restent encore surexploités en Europe".
Un argument rejeté par Europêche, l'influente association des organisations nationales d'entreprises de pêche de l'UE.
"Ces propositions vont au delà des avis scientifiques" et "privilégient une nouvelle fois les recommandations environnementalistes, au détriment des facteurs économiques et sociaux", a dénoncé Europêche dans un communiqué.
"Les réductions des totaux admissibles de captures (TAC) pour de nombreux stocks affecteront à coup sur la viabilité des entreprises du secteur et conduiront à une réduction du nombre d'emplois dans toute la filière", assure-t-elle.
Europêche fait pression sur les ministres pour rejeter les recommandations de la Commission pour les captures de baudroie, cabillaud, merlu, aiglefin, sole et cardine.
Imanol Ugartemendia, pêcheur français membre de la plate-forme de la petite pêche artisanale, demande plus d'équité. "Nous devons pêcher moins et mieux pour conserver notre héritage, mais les coupes dans les quotas ne doivent pas pénaliser ceux qui ont des méthodes de pêche qui ont le plus faible impact sur l'environnement", a-t-il plaidé.
Les artisans et leurs petits bateaux de pêche -douze mètres-- représentent 80% de la flotte européenne, mais il se voient allouer une infime portion des quotas de capture nationaux, majoritairement attribués à la flotte hauturière.