Jean-Michel Houllegatte, maire socialiste de Cherbourg-Octeville, dans la Manche, ira manifester "à titre personnel" dimanche 13 janvier contre le mariage pour tous.
Jean-Michel Houllegatte s’y rendra en famille, accompagné de son épouse et de ses enfants.
Interrogé en fin d'après-midi par l'AFP, le Maire de Cherbourg-Octeville a confirmé une information du journal "la Presse de la Manche":
"Oui je confirme mais je ne souhaite pas en dire plus. Je regrette le risque d'instrumentalisation politique. Je ferai en sorte d'être discret", a-t-il déclaré
L'annonce de la participation de Jean-Michel Houllegatte à la manifestation de dimanche a suscité une vague de réactions sur Twitter de la part d'élus locaux PS et UMP.
"Bravo! Courageux d'exprimer ainsi ses convictions!", "Respect même !", a lancé le député UMP de la Manche Philippe Gosselin, un des chefs de file des opposants au mariage pour tous à l'UMP.
La manifestation du 13 janvier se veut apolitique et non confessionnelle mais l'UMP, principal parti de l'opposition de droite, a appelé à y participer.
Les anti-mariage gay battent le rappel partout en France
Des centaines de milliers de tracts, des TGV spéciaux et des centaines de cars, des collages d'affiches et des débats : les opposants au mariage homosexuel battent le rappel partout en France avant leur manifestation parisienne, le tout dans un contexte de forte tensions politiques.
A quelques jours de l'ouverture des débats à l'Assemblée nationale sur le projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels, les opposants espèrent rassembler plusieurs centaines de milliers de personnes à Paris.
Un TGV d'environ 1.000 personnes, quittera Bordeaux dimanche. En Rhône-Alpes, un TGV spécial de 800 personnes partira de Lyon, selon Raphaël Nogier, membre du collectif organisateur. Des cars ont été affrétés par des associations, des paroisses, des particuliers.
Dans le Grand Ouest - où 500.000 tracts ont été distribués - 310 cars d'une capacité de 50 personnes transporteront les manifestants à Paris.
Et 500 cars pourront également être mobilisés dans le Nord/Pas-de-Calais, depuis 50 points de départ.
Débat tendu dans la classe politique
Dans le même temps, le débat continue de susciter de vifs commentaires dans la classe politique. Le député FN Gilbert Collard a appelé mardi à "écraser (...) du pied gauche, ça porte bonheur" le ministre de l'Education Vincent Peillon qui a mis en garde contre des débats sur cette réforme qu'organiserait l'enseignement catholique.
Mais la présidente du FN Marine Le Pen a annoncé mardi que son parti n'appelait pas à manifester, tout en laissant à ses élus et militants le choix de participer à la manifestation dimanche.
Côté UMP, l'ex-Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a estimé que le président de la République François Hollande était "imprudent" sur la réforme du mariage et risquait de "diviser".
"On n'a jamais fait des lois en fonction du nombre de manifestations sinon on ne fait pas de loi", a-t-on relativisé dans l'entourage du président de François Hollande.
Face à cette vague attendue dimanche à Paris, le PS tente tout de même de désamorcer la fronde.
L'amendement des députés PS visant à ouvrir aux couples de femmes la procréation médicalement assistée (PMA) est en passe d'être retiré du projet de loi sur la réforme du mariage. La mesure pourrait en fait être proposée en mars dans un autre texte de loi, afin d'obtenir un vote rapide sur le mariage.
Par ailleurs, selon un sondage Ifop publié mardi pour le magazine Pèlerin, les Français restent très majoritairement (60%) favorables au mariage homosexuel même s'ils considèrent que c'est une question "secondaire".