250 personnes environ ont manifesté dans la soirée de lundi 10 juin à Caen pour dénoncer le fait que des dizaines de demandeurs d'asile, dont des enfants,
sont à la rue.
"On en est à une centaine de personnes à la rue dont une quarantaine d'enfants, alors que le logement des demandeurs d'asile est une obligation légale. C'est scandaleux", a déclaré Patrick Arz, un porte-parole du collectif 14 pour le respect des droits des étrangers.
La situation dure depuis le début du mois de mai, selon le collectif qui a rappelé que les demandeurs d'asile n'ont pas le droit de travailler.
Du coup, il a installé plusieurs familles avec enfants dans neuf tentes dépliées aux portes du théâtre municipal. Une action "symbolique" visant à interpeller la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS, chargée de l’hébergement d’urgence) et l’Etat sur la situation de ces personnes, des Kosovars, des Mongols ou encore des Arméniens.
Qui sont ces personnes ? Réponse ici avec pauline Latrouitte et Guillaume le Gouic :
Le collectif 14 pour le respect des droits des étrangers dénombrerait au moins "85 personnes, dont 35 enfants, jetées à la rue dans le Calvados". L'association exige "les moyens nécessaires pour assurer l’hébergement pour toutes les familles qui y ont droit".
De son côté, la directrice départementale de la cohésion sociale a indiqué que 70 demandeurs d'asile ou déboutés étaient sans logements dont une vingtaine de mineurs. Du jamais vu dans le département. Elle observe cette "forte hausse" des demandes d'asile n'est "pas une tendance nationale".
Outre la proximité de Caen avec Paris (deux heures de train), cette hausse serait également due au fait que le Calvados "a une tradition d'accueil en hôtels meublés".
"Les demandes d'asile ont augmenté de 40% au premier quadrimestre 2013 par rapport au premier quadrimestre 2012, a-t-elle expliqué. Nous nous retrouvons en cessation de paiement. Monsieur le préfet a sollicité le cabinet du ministre pour des crédits supplémentaires. Il attend la réponse".
Le département aura le 30 juin totalement dépensé ses 4 millions d'euros de budget pour 2013, pour 700 personnes, dont 80 SDF et 520 demandeurs d'asile ou déboutés, selon l'Etat.
La hausse des demandes d'asile "n'est pas la seule explication. Les crédits pour l'hébergement d'urgence ont diminué de 600.000 euros en 2013 par rapport à 2012", explique Patrick Arz qui dénonce "un choix politique pour inciter les gens à repartir".
Patrick Arz était l'invité de notre 12/13 ce mardi midi.