Plus d'un million d'articles de contrefaçon vont être détruits ce mardi dans toute la France, a annoncé la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, à Chilly-Mazarin, dans l'Essonne, dénonçant un "mal nuisible" à l'origine d'un manque à gagner de 6 milliards d'euros.

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En Basse-Normandie, ce sont 9 000 articles saisis ces dernières semaines par les services douaniers de la direction de Basse-Normandie qui ont été conditionnés ce mardi à la Société pour l'incinération des résidus de l'agglomération caennaise, à Colombelles pour être brûlés.


La ministre a donné le coup d'envoi de la première Journée nationale de destruction de contrefaçons, ce mardi, au centre d'échange international de la Poste, à Chilly-Mazarin, où transitent chaque jour 13.000 colis. Sacs Hermès, i-pads, cigarettes Marlboro, maillots du PSG, médicaments... Soit un million d'articles saisis ces derniers mois qui seront passés au broyeur sur une vingtaine de sites en France, direction la décharge. 

"La contrefaçon est un mal très nuisible qu'il faut éliminer. Cela engendre un perte de chiffre d'affaires et de parts de marché, c'est six milliards d'euros
de manque à gagner" pour les entreprises françaises, a déclaré Mme Bricq, déplorant "les emplois perdus".

"L'État doit dire aux fraudeurs qu'ils nuisent à l'économie et qu'ils sont passibles de peines pénales. L'État prend ses responsabilités, les entreprises ne sont pas seules", a-t-elle ajouté, appelant également les consommateurs à faire preuve de responsabilité. "Il faut savoir ce qu'on achète et où on l'achète." 

Alors qu'en 1994, 200.000 articles de contrefaçon avaient été interceptés par les douanes, on en a compté 2,3 millions en 1998 pour atteindre 8,6 millions en 2011, année record.

L'année dernière, les saisies ont toutefois quasiment chuté de moitié, ramenées à 4,6 millions d'articles. Cette baisse s'explique par les effets d'un arrêt de justice européen qui interdit aux douanes de contrôler les produits en transit.

Cette opération de sensibilisation intervient près d'un mois après la saisie au Havre de quelque 1,2 million de faux sachets d'aspirine, la plus importante prise jamais réalisée par les douanes dans l'Union européenne. Ces médicaments, interceptés le 17 mai, étaient dissimulés dans un chargement de thé venant de Chine.

Avec près de 70% des articles saisis, l'Asie représente la première zone de provenance des produits contrefaits, tandis que 30% des contrefaçons, soit environ 1,4 million d'articles, proviennent d'achats sur internet. 

Si les contrefacteurs ont largement diversifié leur offre, les vêtements restent les produits phares. Viennent ensuite, les chaussures, les jeux et jouets, puis les bijoux et accessoires.


Notre reportage à Colombelles, Pierre-Marie Puaud et Franck Bodereau avec François Brivet, directeur régional des douanes :

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