Le départ du Tour de France 2013 est donné ce samedi en Corse. L'épreuve se déroulera jusqu'au dimanche 21 juillet et sera en direct sur France 3 et France 2.
Ce sera le 100ème Tour de France, avec 21 étapes pour une distance total de 3 479 kilomètres.
Près de 200 coureurs de 22 équipes prendront le départ.
Ce Tour 2013 passera par la Basse-Normandie avec une étape contre-la-montre de 33 kilomètres entre Avranches et le Mont-Saint-Michel le mercredi 10 juillet.
Le Tour de France 2013 sera retransmis en direct tous les jours par France Télévisions.
Avec le village du Tour sur France 3 en fin de matinée, et ensuite, la course sur France 3 et France 2.
Les plus belles étapes sont à vivre sur les chaînes du service public
Une interview du Directeur du Tour de France, Christian Prudhomme, par l'AFP
Le Tour de France est un défi tous les ans et sans doute plus encore cette année, estime son directeur Christian Prudhomme dans un entretien accordé à l'AFP avant le départ de la centième édition, samedi prochain, en Corse.
Question: Le Tour doit être aimé, avait dit voici dix ans votre prédécesseur, Jean-Marie Leblanc. Est-ce toujours aussi vrai ?
Réponse : "C'est vrai plus que jamais. Il doit être aimé et il l'est. Pas une seule seconde, il n'y a de signe de désamour. Au contraire, une passion phénoménale s'exerce, dans les régions ou à l'étranger. Dans mes voyages récents en Australie, en Angleterre, en Belgique, aux Pays-Bas, il y a une envie, une ferveur, un enthousiasme que l'on sent partout. Peut-être aussi ressent-on davantage cette dimension festive exceptionnelle en période de crise économique. Entre les "cyclos" qui ont eu lieu le 15 juin pour la Fête du Tour et l'exposition photos sur les grilles du Sénat au jardin du Luxembourg, on a quasiment tout ce qu'est le Tour de France et ses trois piliers, sportif, touristique et social."
Q: Mais le pilier sportif n'est-il pas affaibli ?
R: "Il se juge surtout à l'aune des résultats de ses propres compatriotes. Encore que, si on le regarde avec notre prisme français, il y a eu de nouveau des résultats des coureurs français ces dernières années. Regardez l'exemple de la Grande-Bretagne: je n'ai pas le sentiment qu'il y a un quelconque vieillissement. Nous étions dernièrement avec Bernard (Hinault) dans six écoles de Leeds où aura lieu le Grand départ 2014. L'accueil a été exceptionnel."
Q: Entre le Tour 2011 sportivement passionnant et le Tour 2012 sans surprise, comment se présente celui-ci ?
R: "Cela rend très humble. Le parcours est toujours fait pour qu'il puisse se passer des choses. Mais ce n'est pas du 50-50 entre les coureurs et les managers d'un côté, les organisateurs de l'autre. Plutôt deux tiers, un tiers. On peut proposer des étapes sur lesquelles nos équipes de reconnaissance, composées d'anciens coureurs du Tour disent 'vous allez voir'... et il ne se passe strictement rien. Cette partie-là, on ne la maîtrise pas. Mais je serais déçu si 198 coureurs étaient dans le même temps à la sortie de la Corse."
Q: L'équipe Sky a imposé l'an passé sa maîtrise systématique de la course. L'organisateur en a-t-il tenu compte ?
R: "Les parcours sont faits aux 4/5 avant l'édition précédente du Tour. Après, on ne peut changer qu'à la marge et c'est extrêmement compliqué. J'espère qu'il y aura moultes tentatives pour desserrer l'étau si tant est que l'étau (Sky) soit le même en 2013 qu'en 2012, ce qui est tout à fait envisageable au vu des courses par étapes que nous avons organisées cette année."
Q: Comment redonner de l'incertitude ?
R: (sourire) "En multipliant les routes corses, où c'est étroit, où ça tourne, en essayant de varier au maximum. Il y a une inflexion certaine depuis plusieurs
années. Entre les Tours 2011 et 2012, c'est le même esprit qui prévaut mais pour des résultats différents. Ce que le grand public en garde après coup, c'est toujours ce que les coureurs et les managers en font."
Q: Vous insistez toujours sur le rôle des managers d'équipes ?
R: "Je l'ai dit lors de la présentation, ce sont des garde-fous. Quand on dit de quelqu'un qu'il est responsable, ça peut être un vrai compliment... ou non.
Pour moi, ils ont un rôle stratégique absolument essentiel. Ce sont les patrons de leurs structures."
Q: Dans ce domaine de l'antidopage, pensez-vous que la situation progresse ?
R: "J'ai la conviction que les choses se sont largement améliorées depuis plusieurs années, notamment depuis l'introduction du passeport sanguin. Maintenant, on n'est pas non plus dans un monde parfait, ça n'existe pas. La lutte continue, des gens continuent à tricher et des gens se font prendre. Il faut faire en sorte de prendre les gens quand on sait qu'ils trichent, ça peut être en février, en juillet, en octobre. Que l'on ne cherche pas à bénéficier à tout prix du prisme du mois de juillet avec toutes les caméras braquées pour montrer que l'on travaille bien..."
Q: Le dopage reste-t-il le danger principal pour le Tour ?
R: "Il y a aussi ce fameux gigantisme. Nous sommes comme tous les gens qui veulent maigrir et qui ont beaucoup de mal. On a cessé de grossir, c'est déjà une bonne chose. Nous nous sommes adaptés avec nos dimensions. Mais, si on veut aller partout où le sport le justifie, il faudra maigrir."