La maternité de Vire ne rouvrira pas. Le Directeur de l'Agence Régionale de Santé l'a annoncé ce lundi 1er juillet. Pierre-Jean Lancry a suivi l'avis défavorable de la Commission spécialisée de l'offre de soins.
"J'ai pris la décision de ne pas renouveler la demande d'autorisation de la maternité de Vire", a annoncé en début d'après midi le Directeur de l'Agence régionale de Santé, Pierre-Jean Lancry.
Pour la seconde fois depuis la fermeture de la maternité en juillet 2012, le Centre Hospitalier de Vire avait déposé début mai un dossier de demande de renouvellement de son autorisation pour le service de gynécologie-obstétrique.
Le 27 juin dernier, la Commission spécialisée de l'organisation des soins (Csos) avait émis un avis défavorable sur ce dossier. Le Directeur de l'ARS a donc suivi l'avis de la Commission.
"Pas de praticien senior"
Pierre-Jean Lancry a expliqué sa décision par l'absence de praticien senior dans le projet. "Pour qu'une maternité fonctionne, il faut au moins un praticien hospitalier senior, autrement dit un médecin qui ait la plénitude de son exercice". Pour avoir cette qualification de "senior", un médecin doit être obligatoirement inscrit à l'Ordre des médecins. Or, les trois candidats proposés dans le projet (2 gynécologues roumains, une gynécologue espagnole) ne sont pas inscrits à l'Ordre et ne peuvent donc être recrutés qu'au titre de médecin-associé.
Ces trois candidats ont été trouvés par un cabinet de recrutement, une mission qui aurait coûté environ 50 000 euros.
Un gynécologue senior exerce bien pour le moment au Centre Hospitalier de Vire. Mais, celui-ci n'a pas la compétence chirurgicale.
Le Collectif "Touche pas à ma santé à mon hosto", le maire de Vire Jean-yves Cousin et la conseillère régionale Annie Bihel avaient vivement réagi après l'avis de la Commission, estimant que les règles avaient changé et que désormais l'ARS réclamait un praticien hospitalier. "Les règles n'ont pas changé" a rectifié Pierre-Jean Lancry.
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"Il faut tourner la page"
Pour Pierre-Jean Lancry, il n'y a jamais eu, depuis juillet 2010, les conditions d'une équipe stable à la maternité de Vire. "Il faut tourner la page et passer à autre chose", a-t-il souhaité. "Il faut travailler sur la mutualisation avec Flers, et aller de l'avant".
Le Centre Hospitalier de Vire est désormais doté d'un Centre de Périnatalité de Proximité. Les futures mamans accouchent pour la plupart à Flers. Saint-Lô arrive en seconde position des choix. Caen reste une destination minoritaire.
Le Directeur de l'ARS précise que les difficultés de la maternité et sa décision de fermeture ne sont pas une première étape vers un "dé-tricotage de l'hôpital". "Il ne faut pas faire de procès d'intention, a-t-il affirmé. Le bocage virois a besoin d'une offre de soins. Mais c'est vrai que tout le monde ne pourra pas avoir son mini-CHU".
Cela dit, concernant la maternité, le Centre Hospitalier de Vire pourrait en théorie représenter un dossier à la rentrée avec des candidats inscrits à 'Ordre des médecins.