Le Président du conseil général de l'Orne plaide toujours pour un choc de simplification administrative. Dans une tribune publiée sur son blog, il estime que la bureaucratie menace la France "d'asphyxie économique et sociale".
Dans un rapport remis au premier ministre en mars dernier, Alain Lambert et son collègue du Mans Jean-Claude Boulard avaient déjà mis le doigt sur ce qui, à leurs yeux, étouffe toute initiative, décourage l'entreprise, déresponsabilise le citoyen : "400 000 textes régulent et ralentissent l’action des collectivités locales. Ils représentent, pour elles, une charge de près de 2 milliards d’euros par an !" Les deux parlementaires s'étaient vu confier une mission de lutte contre "l'inflation normative". Le rapport est téléchargeable sur le site internet créé dans le cadre de ces travaux.
Depuis la remise du rapport, le fameux choc de simplification a du mal à entrer dans sa phase concrète, au point qu'Alain Lambert a menacé de quitter la présidence de la commission consultative d'évaluation des normes. Et avant de partir en congés, sur son blog, il milite pour que les normes aient, elles aussi, droit à des "vacances". Il en va, dit-il, de "notre survie".
Une machine "folle"
Le sénateur de l'Orne s'en prend particulièrement aux "élites qui ne trouvent rien de mieux à faire que de nous étouffer sous un déluge de normes, (...) qui vont handicaper, empêcher toute initiative des français". Alain Lambert, très en verve, exhorte la haute administration : "arrêtez la machine qui propulse des textes obligatoires jusqu'à faire renoncer les entrepreneurs et les juristes les plus experts". Dans un entretien accordé à l'Express, il dédouane le pouvoir politique, animé selon lui, d'une volonté "incontestable".
Il s'en prend en revanche à la machine administrative, devenue folle. "Dans un texte sur la qualité de l'air, nous avons trouvé des équations mathématiques que seul un polytechnicien sait résoudre. Il n'y a que la dérision qui empêche de devenir fou..." Sur son blog, il rêve à voix haute d'un droit qui retrouverait sa véritable fonction, celle d'organiser la vie administrative du pays. "Briser les carcans serait un immense encouragement" ajoute-t-il, et cette réforme de simplification serait "la mère de toutes les autres", précisant qu'une telle politique "ne coûte rien" !
Comment se traduit l'inflation des normes ?
Au mois de mars, Laurent Marvyle et Cyril Duponchel s'étaient rendus à Dozulé près de Caen où le maire, comme ses collègues, se débat dans un maquis réglementaire de plus en plus épais.
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