La cuve du futur réacteur nucléaire EPR construit par EDF à Flamanville (Manche) est arrivée ce lundi sur le site, a annoncé Antoine Ménager, le directeur du chantier.
"La cuve est en train d'être débarquée sur le site. Après la pose du dôme sur le bâtiment réacteur le 16 juillet, c'est une nouvelle date majeure pour le chantier" a déclaré le responsable du chantier.
Une cuve de 425 tonnes
Cette cuve en acier spécial, fabriquée par Areva dans son usine de Chalon/St Marcel en Saône-et-Loire, a des dimensions plus qu'imposantes : elle pèse 425 tonnes pour 7 mètres de diamètre extérieur et 11 mètres de hauteur.
Elle est surdimensionnée par rapport à la cuve d'un réacteur classique, d'une part à cause de la puissance surélevée de l'EPR (1.650 mégawatts, contre 1.100 en moyenne pour le parc nucléaire français existant), et du fait des dispositifs de sûreté renforcés qu'intègre le réacteur.
Amenée par barge et par cargo
Son transport jusqu'à la presqu'île du Cotentin a nécessité un long détour par la Méditerranée. Elle a été amenée par barge sur la Saône et le Rhône jusqu'à Fos (Bouches-du-Rhône), puis par cargo jusqu'à Cherbourg en passant par le détroit de Gibraltar, et enfin de nouveau par barge jusqu'à Flamanville.
"2013 est une année charnière pour l'EPR: les étapes se succèdent et nous sommes parfaitement sur notre trajectoire jusqu'à une mise en service de l'EPR en 2016", a souligné M. Ménager. Il a confirmé, comme l'avait déjà fait EDF, que la vanne qui avait été installée à l'envers par une équipe d'Areva, n'avait pas eu de conséquence sur le déroulement du reste du chantier.
Voir le transport de la cuve, vidéo AREVA
Reste à installer cette cuve...
"La prochaine étape sera l'installation de la cuve à l'intérieur du bâtiment réacteur, qui interviendra cet hiver. le montage d'autres composants majeurs comme les générateurs de vapeur et les pressuriseurs suivra début 2014. Et nous avons déjà effectué la moitié du montage électromécanique", détaille-t-il.
Puis, "une fois les composants du circuit primaire assemblés, nous pourrons commencer les essais. Les essais d'ensemble du réacteur sont prévus en 2015-2016, en vue d'une première production d'électricité en 2016", assure le directeur du chantier.
Avec une mise en service prévue en 2016, la construction de cet EPR, réacteur à eau pressurisée de 3e génération, accuse un retard de 4 ans. En décembre, EDF avait relevé le coût du réacteur à 8,5 milliards d'euros, presque trois fois plus que le budget initial.
Ce prototype français est l'un des quatre EPR en construction dans le monde avec celui d'Olkiluoto en Finlande, et deux autres à Taïshan en Chine.
Aucun n'est encore en fonctionnement.