Après 4 ans de retard, 8,5 milliards d'euros de coûts supplémentaires et de nombreux dysfonctionnements, EDF a enfin mis une date sur la fin du chantier.
Le réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR en construction à Flamanville (Manche) sera mis en service "fin 2016", a précisé jeudi le directeur EDF de la future centrale.
EDF parlait jusqu'alors d'un démarrage "en 2016", sans être plus précis. "Je prendrai la responsabilité nucléaire mi-2015, quand le combustible arrivera sur site, avec une mise en service fin 2016", a déclaré Didier Ohayon, directeur du futur réacteur EPR.
Interrogé par l'AFP, le directeur du chantier, Antoine Ménager, a toutefois assuré qu'il n'y avait pas de modification de calendrier. Le combustible devrait arriver sur site mi-2015 pour être chargé dans la cuve du réacteur "début 2016" après un feu vert de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), selon M. Ménager.
Avec une mise en service en 2016, l'EPR accuse un retard de 4 ans. En décembre, EDF avait annoncé que le coût du réacteur était revu à la hausse à 8,5 milliards d'euros, soit presque trois plus que prévu initialement. Le réacteur de Flamanville est un des quatre EPR de 1.650 MW en construction dans le monde avec celui d'Olkiluoto en Finlande, et les deux de Taïshan en Chine. Aucun n'est encore en fonctionnement.
Areva, le concepteur de l'EPR, a dit en février toujours miser sur 10 commandes d'EPR d'ici à la fin 2016. La dernière commande date de 2007.
À l'occasion de cette annonce, M. Ménager a indiqué qu'un "dysfonctionnement majeur" était survenu dans la nuit du 13 au 14 mai sur le chantier. Dix-huit intervenants ont été "légèrement irradiés" selon l'ASN qui a classé l'incident au niveau 0 de l'échelle Ines mais qui n'a pas précisé les conditions dans lesquels est intervenu cet "incident". EDF a lancé les contrôles radiologiques habituels pour vérifier la qualité des soudures alors que ces intervenants se trouvaient encore dans l'enceinte du bâtiment réacteur. Selon EDF, l'irradiation n'a pas dépassé le seuil autorisé pour le public lors d'une radio à des fins médicales.