La semaine de 4,5 jours mise en place lors de cette rentrée suscite la colère de certains parents et enseignants. Plusieurs mouvements de protestation sont organisés ce mercredi et ce jeudi.
C'est la capitale qui ouvre le bal cette semaine des mouvements de contestation des rythmes scolaires avec une grève des agents municipaux parisiens à l'appel de la CGT et de l'UNSA. La province devrait entrer dans la danse ce mercredi 13 novembre, un mercredi exceptionnellement travaillé pour les écoliers. Si le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, prévoit un mouvement de grève national début décembre, une quarantaine de sections départementales de ce syndicat ont prévu de donner de la voix dés cette semaine, ce mercredi et ce jeudi.
Interview de Céline Vion, secrétaire départementale du SNUIPP-FSU, par Thierry Cléon et Cyril Duponchel
Plusieurs collectifs de parents ont appelé à ne pas mettre les enfants à l'école ce mercredi voire à bloquer les établissements. C'est le cas de l'association de parents d'élèves de la commune de Moyaux, dans le Pays d'Auge, pour qui la réforme "va à l'encontre de l'intérêt des enfants et de celui des acteurs concernés" et qui appelle les parents à ne pas mettre leurs enfants à l'école les 13 et 14 novembre prochains.
Mobilisation "école morte" à Eterville
En Suisse Normande, les parents reprochent à la Communauté de communes de ne pas les associer à la mise en place de la semaine de 4,5 jours à la rentrée 2014. Une journée d'action est organisée ce mercredi devant devant le groupe scolaire Mailly à Cesny-Bois-Halbout: les parents sont là aussi invités à ne pas mettre leurs enfants à l'école et à se rassembler devant la grille de l'établissement à 9 h. Un blocus de l'école de la commune de Maizières, dans le Calvados, est également prévu ce mercredi. A Eterville, dans le même département, l'association des parents d'élèves et les représentants des parents d'élèves pour la commission de suivi des nouveaux rythmes scolaires lancent une mobilisation "école morte" pour "sensibiliser l'opinion publique sur la mise en place de cette réforme au sein de communes n'ayant pas les ressources financières nécessaires".
20% des écoles en Basse-Normandie
Si environs 20% des écoles de la région seraient passées au nouveau rythme, seulement 74 communes sur les 1814 que compte la Basse-Normandie ont appliqué la réforme cette rentrée (38 communes dans le Calvados, 14 dans la Manche et 22 dans l'Orne). Selon l'Association des maires de France (AMF), la réforme coûte 150 euros par élève et par an. Pour inciter les communes à faire le grand saut, un fond d'amorçage de 250 millions d'euros a été mis en place pour cette rentrée: une aide de 50 euros par élève (90 euros pour les zones en difficulté qui toucheront également une aide l'an prochain). La reconduction de cette aide aux communes pour un an a été adoptée la semaine dernière par l'Assemblée nationale. Le Premier ministre s'y était engagé auprès du président de l'association des maires de France.
Sous le feu des critiques, le ministère de l'éducation nationale a livré un premier bilan provisoire et partielle de cette réforme vendredi dernier. Selon lui, la réforme se déroule "sans difficultés" dans 93,5% des 3.223 communes pour lesquelles le ministère a des remontées (la réforme est appliquée dans 4000 communes). Il s'agit d'un bilan établi au ministère par la direction générale de l'enseignement scolaire (DGESCO) sur la base de données fournies par les directeurs académiques des services de l'Education nationale (Dasen).