Nicolas Mayer-Rossignol, président (PS) de la région Haute-Normandie annonce ce lundi midi un "maintien du service"
Coût partagé
L’annonce en septembre dernier par la SNCF de la suppression de cinq trains entre Rouen et Dieppe le samedi et le dimanche avait suscité beaucoup de réactions d’élus et d’usagers. Motivée par des raisons économiques et par "l’obsolescence du matériel roulant" cette décision nationale a été l’un des tous premiers dossiers étudiés par Nicolas Mayer-Rossignol, le nouveau président de la région Haute-Normandie.Dès le lendemain de son élection, il avait en effet sollicité un rendez-vous avec la direction de la SNCF pour étudier en urgence une continuité du service public sur cette ligne historique reliant Paris à la mer et aux car-ferries à destination de l’Angleterre.
Ce lundi, (25 novembre) le plus jeune président de région de France annonçait dans un tweet que la Haute-Normandie avait obtenu gain de cause :
Avec @sandrinehurel, annonce du maintien du train Rouen-Dieppe grâce à la Région pic.twitter.com/lRrnXuHqeZ
— Nicolas Mayer (@NicolasMayerHN) November 25, 2013
VIDEO : Roland Bonnepart, directeur régional de la SNCF en Haute-Normandie explique à Raphaël Deh et Bruno Belamri en quoi consiste « cette offre alternative » qui sera mise en place dès le 15 décembre
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Un lettre envoyée au ministre
Dans un communiqué, la région de Haute-Normandie précisait ce midi :"qu’après plusieurs réunions de travail, la Région et la SNCF ont trouvé un terrain d’entente pour répondre aux besoins des usagers dès le mois de décembre prochain.
La région de Haute-Normandie acceptant de mettre à disposition le matériel TER disponible afin de remplacer les trains corails de la SNCF.
Quatre trains TER supplémentaires assureront donc la liaison entre Rouen et Dieppe, dans des conditions quasi identiques pour les passagers, notamment ceux venant de Paris .
La SNCF prenant à sa charge le coût de ce service et la région assurant le financement de la maintenance de ces trains.
Parallèlement à cette réponse exceptionnelle visant à répondre à l’urgence, une démarche est engagée à l’initiative de la députée (PS) Sandrine Hurel afin de réfléchir dès à présent à une solution pérenne pour l’avenir. Un courrier signé par les parlementaires seino-marins et le Président de la Région a été adressé à Frédéric Cuvillier, ministre des transports."
Sursis provisoire ?
La mise en place de ces liaisons est prévue pour une durée d'un an. Période durant laquelle un autre dossier sera à suivre de près :celui de l'avenir de la ligne de car-ferry entre Dieppe et Newhaven. Une liaison trans-manche financée par de l'argent public qui connaît des difficultés économiques et dont la délégation de service public doit être attribuée à un nouvel opérateur en 2014... Ce lundi soir, Sébastien Jumel, maire de Dieppe et vice-président du département de Seine-Maritime, réagissait à cette annonce en publiant un communiqué de presse dans lequel il dénonce "le désengagement de l’Etat et de la SNCF" :Trains directs entre Dieppe et Paris : une première avancée
L’annonce du président de la Région, Nicolas Mayer‐Rossignol, ce jour, de mettre en circulation des TER pour une année en substitution des trains directs entre Dieppe et Paris est une première réponse qui devrait permettre aux usagers de pouvoir continuer à utiliser le réseau ferré pour leurs déplacements entre notre cité et la capitale.
Je me réjouis que le président de Région et son vice‐président en charge des Transports, Noël Levillain se soient impliqués, avec beaucoup de réactivité, dans ce dossier dès que je les en ai saisis d’abord par courrier le 28 octobre dernier puis lors d’une rencontre avec le président que nous avons eue à Dieppe le 14 novembre dernier.
Toutefois, si le maintien de la liaison entre Dieppe et Paris est une impérieuse nécessité et que cette mesure permet de répondre à l’urgence de la préserver, je ne souhaite pas qu’elle valide durablement le désengagement de l’Etat et de la SNCF qui ont la responsabilité d’assurer et même de développer avec des enjeux écologiques non négligeables les liaisons intercités.
Cette initiative de la Région est le signe que la mobilisation importante des usagers a été entendue mais les questions de modernisation de la ligne, de liaison directe avec Paris, de l'affichage de Dieppe comme destination à part entière dans la gare Saint‐Lazare restent d'actualité.
Cette année doit donc être mise à profit pour que l'Etat et la SNCF assument leur responsabilité et répondent à notre exigence d'un aménagement équilibré du territoire et donc de la région de Dieppe et du nord du département. C’est ce que nous rappellerons demain et jeudi en demandant aux élus du conseil d’agglomération Dieppe Maritime puis du conseil municipal de Dieppe de soutenir une motion d’urgence pour la sauvegarde de la liaison directe entre Dieppe et Paris.
Sébastien Jumel