Ce jeudi matin, les salariés de la biscuiterie Jeannette, qui a été placée en liquidation judiciaire mercredi soir, ont manifesté devant le Crédit Lyonnais pour protester contre le manque de soutien de certaines banques vis à vis de leur entreprise.
La partie est finie. La biscuiterie Jeannette va définitivement fermer. Elle a été placée en liquidation judiciaire mercredi soir (18 décembre). Une liquidation qui sera effective le 3 janvier 2014. Les 37 salariés seront licenciés.
C'est la fin d'une histoire qui durait depuis 163 ans à Caen.
Les salariés sont amers, et en colère, car leur entreprise, malgré ses difficultés, avait été rachetée en avril 2012 par la société calvadosienne LGC.
LGC avait un projet de renaissance industrielle pour cette biscuiterie. Une nouvelle unité de production devait voir le jour à Falaise en 2014, pour reprendre la fabrication des célèbres madeleines, mais aussi développer de nouveaux produits.
Mais hélas, ce projet ne verra pas le jour faute de soutiens financiers. Il fallait 2,1 millions d'euros pour le mettre en place, mais LGC n'a pas pu réunir la totalité de ce budget. Il manquait 750 000 euros. Le tribunal de commerce ne lui a pas accordé de délai supplémentaire pour boucler le financement.
Des banques sauvées en 2008 par l'argent des contribuables
Ces derniers jours, la CGT du Calvados avait organisé, avec les salariés de Jeannette, des manifestations pour alerter l'opinion sur cette situation. Notamment devant le Crédit agricole à Caen, une banque qui, selon eux, n'a pas voulu accorder de prêt à Jeannette.
"Le Crédit agricole, qui, à grands renforts de messages publicitaires, se targue d'être le premier investisseur des PME et la banque qui facilite l'installation locale, brille dans ce dossier par son absence", écrivait la CGT, qui relève au passage que le Crédit agricole "s'est vu prêter 3 milliards d'euros" par L'Etat dans le cadre du plan de sauvetage des banques françaises fin 2008.
Autre banque dans le viseur des "Jeannette", le Crédit Lyonnais, devant lequel les salariés ont manifesté ce matin. Un établissement qui, selon les salariés, n'a pas voulu non plus soutenir leur entreprise. Voir les images de la manifestation
Pour son projet de nouvelle usine à Falaise, Jeannette avait obtenu un prêt de 700 000 euros de la Région Basse-Normandie, et deux prêts de 325 000 euros consentis par les banques CIC et Crédit du Nord (dont la banque publique d'investissement se portait garante à 70%).