La prise d'otage par deux détenus à la prison de Condé-sur-Sarthe ce lundi aura duré quatre heures. Le gardien est sain et sauf.
Les surveillant a été relâché vers 21 heures ce lundi après l'intervention de l'équipe régionale d'intervention et de sécurité (Eris, le GIGN de la pénitentitiaire) venue de Rennes. Quatre heures plus tôt, deux détenus s'étaient retranchés dans les quartiers dits "sociaux" du centre de détention de Condé-sur-Sarthe/Alençon emmenant avec eux un des surveillants de l'établissement. Les deux hommes disposaient d'une arme blanche artisanale et réclamaient leur transfert dans un autre établissement.
La maison centrale d'Alençon-Condé sur Sarthe a accueilli ses premiers détenus le 29 mai dernier. Inaugurée par la ministre de la justice, Christiane Taubira, en avril dernier, elle est présentée par l'administration comme l'établissement le plus sécurisé de France. D'une capacité d'accueil de 249 détenus, elle a vocation a accueillir les prisonniers les plus dangereux de France. Depuis son ouverture, plusieurs incidents ont émaillé la vie de l'établissement. Dés la fin du mois de septembre, après six agressions, le syndicat Force Ouvrière demandait le déploiement des équipes régionales d'intervention et de sécurité sur le site, estimant que "la situation n'est plus gérable".
Dernier incident majeur en date avant cette prise d'otage, le refus d'une vingtaine de détenus de regagner leurs cellules le 16 décembre dernier. Ils réclamaient de pouvoir circuler librement dans l'établissement. Après des négociations, tout était rentré dans l'ordre au bout de trois heures. Deux jours plus tard, une cinquantaine de surveillants s'étaient donnés rendez-vous devant la préfecture de l'Orne pour exprimer leur ras-le-bol et demander plus de sécurité. Emmanuel Baudin, secrétaire régional de FO pénitentiaire, a déclaré à nos confrères de l'AFP qu'il fallait "50 poste de de surveillants supplémentaires pour pouvoir assurer notre mission dans des conditions acceptables de sécurité". Le centre de détention de Condé-sur-Sarthe compte 177 salariés.
Reportage d'Alexandra Huctin et Cyril Duponchel
Intervenants:
- Nicolas Santini, surveillant et délégué FO
- Frédéric Dubarry, surveillant UNSA-Justice