Dans un rapport rendu public ce mardi, la Cour des comptes a pointé le coût "mal maîtrisé" du sommet du G8, organisé en 2011 dans la cité balnéaire de Deauville (Calvados).
C'était fin mai 2011. Deauville accueillait un "G8", c'est à dire une réunion qui rassemblait les dirigeants des 7 pays démocratiques les plus industrialisés du monde et la Russie. Il s’agissait du sixième sommet du G8 à se dérouler en France, depuis 1975.
Y participaient, entre autres, Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et Barack Obama.
La cour des comptes a rendu un rapport global sur les deux réunions de ce genre qui se sont déroulées en France en 2011 (G8 à Deauville en mai, et G20 à Cannes en novembre).
Si la Cour a estimé que l'organisation de ces deux sommets a présenté des "améliorations sensibles" par rapport aux manifestations précédentes en termes de coûts et d'organisation, elle a formulé néanmoins quelques recommandations pour l'avenir.
Si la Cour admet que le budget global des deux sommets est resté dans l'enveloppe initialement définie de 80 millions d'euros, elle relève que pour le sommet du G8 à Deauville, le coût a été "mal maîtrisé", avec un dépassement de 60% du budget prévu.
Des 20 millions d'euros prévus pour Deauville, la facture a gonflé pour terminer à 31 millions d'euros.
La Cour reconnaît que les "printemps arabes" survenus en 2011, en augmentant l'affluence, expliquent en partie ce dépassement, mais regrette une surévaluation des besoins, notamment pour l'accueil de la presse, et un "défaut de pilotage de la maîtrise d'ouvrage", avec par exemple des devis qui "n'ont été validés voire fournis qu'après l'exécution des travaux".
Elle estime aussi que l'administration n'a pas fait assez jouer la concurrence: sur "près de cent marchés" passés au total pour les deux événements, "cinq seulement l'ont été au terme d'une mise en concurrence ouverte".
Les "limites du choix de Deauville"
Elle rappelle aussi les limites liées au choix même de Deauville, qui a obligé à éparpiller les sites et les hébergements.
La Cour estimant que Deauville n'était pas le lieu le plus adapté en terme de capacité d'accueil, et soulignant l'absence de site unique et la faiblesse des conditions de transport.
Le rapport de la Cour des comptes a été adressé sous forme de référé au Ministre des affaires extérieures Laurent Fabius, et n'a été publié qu'une fois que le Ministre y a répondu.
Dans sa réponse, le ministre Laurent Fabius fait valoir que l'organisation du sommet de Deauville a été compliquée par le fait que le choix de cette ville n'avait été validé qu'avec quatre mois d'avance par la présidence de la République de l'époque, c'est-à-dire les services de Nicolas Sarkozy.
La Cour, qui rappelle que la France accueillera l'an prochain la conférence des Nations-Unies sur le climat, a fait plusieurs recommandations: "une meilleure anticipation", "une meilleure coordination des équipes", et une meilleure évaluation des sites retenus.
Revoir les images de l'arrivée des chefs d'Etat au G8 de Deauville, le 26 mai 2011