Il y a un demi-siècle, jour pour jour, sortait dans les salles cette comédie musicale composée par Michel Legrand et réalisée par Jacques Demy. Ce classique a été presque intégralement tourné dans la cité du Nord-Cotentin.
C'est un classique dans un genre qui n'est pas la spécialité du cinéma français. La comédie musicale est plus souvent associée à Hollywood ou Bollywood. Un duo a pourtant durablement marqué l'histoire du septième art hexagonal, celui composé par le réalisateur Jacques Demy et compositeur Michel Legrand.
Le musicien remplaça au pied levé l'Américain Quincy Jones pour composer le premier long-métrage du cinéaste en 1961, Lola. Les deux hommes travailleront ensemble sur une douzaine de films. "J'ai fait chanter les couleurs de Jacques, il a coloré mes musiques", racontait Michel Legrand en avril 2013 au quotidien Le Monde. Parmi ces collaborations, l'une occupe une place particulière dans le coeur des cinéphiles....et des Cherbourgeois. "Les parapluies de Cherbourg", le premier film entièrement chanté de l'histoire du cinéma, fête ce mercredi leurs 50 ans. Le 19 février 1964, le film était présenté au public.
"Les Parapluies, c'est un film contre la guerre, contre l'absence, contre tout ce qu'on déteste et qui brise un bonheur", expliquait Jacques Demy. L'histoire, c'est celle de Geneviève Émery, incarnée à l'écran par Catherine Deneuve (son premier grand rôle), qui aime le jeune et beau garagiste Guy Fouchet (Nino Castelnuovo) contre l'avis de sa mère. Les deux jeunes gens se jurent une passion éternelle et font des rêves d'avenir. Hélas Guy doit faire son service militaire en Algérie. La veille de son départ, Geneviève se donne à lui.
En 2013, la ville de Cherbourg a mis en place tout un parcours dans la ville retraçant les lieux emblématiques du film. Car "Les parapluies de Cherbourg" ont été presque intégralement tournés dans la cité du Nord-Cotentin en 1963. Une page Wikimanche recense tous les lieux de tournage du film.
Palme d'or à Cannes en 1964, le film a eu de nouveau les honneurs du festival l'année dernière à l'occasion de la sortie en salle d'une version totalement restaurée. De nombreux mécènes (le Festival de Cannes, LVMH, La Cinémathèque française…) mais aussi des Internautes anonymes réunis grâce à la plate-forme Kiss Kiss Bank Bank ont mis la main au portefeuille pour redonner une nouvelle jeunesse à ce classique du cinéma. "C’était extraordinaire de les voir se fédérer à nos côtés. Cela prouve à quel point le cinéma de Jacques reste proche des gens" déclarait Rosalie Varda, la fille du réalisateur, lors de la sortie en salle.
