Le débarquement en Normandie a marqué l'histoire de l'humanité par l'importance du dispositif naval et aérien mis en place. Jamais autant d'hommes et de matériels n'avaient été rassemblés puis acheminés par voie aérienne ou maritime sur le sol français. Des chiffres qui donnent le vertige
Arrivés par la mer ou par les airs, 156 200 soldats alliés ont foulé le sol français au soir de la première journée du débarquement.
Dans le cadre de l'opération "Neptune", 6 939 navires de tous types et de toutes tailles ont été engagés et 11 500 avions et planeurs ont sillonné le ciel normand dés le milieu de la nuit du 5 au 6 juin.
Des chiffres pas toujours concordants
Parmi toutes les sources d'information aujourd'hui disponibles, impossible de trouver des évaluations qui concordent exactement.Les chiffres du débarquement varient selon leur origine et leur mode de compilation. Le présent article n'a donc pas pour but de proposer les "vrais" chiffres du débarquement, mais par recoupement, de s'en approcher le plus possible afin de donner la mesure de l'importance du dispositif militaire mis en place par les alliés, dans les mois et les jours qui ont précédé "La grande invasion".
Les forces aéroportées et parachutées
Pour préparer le débarquement sur les plages de Normandie, les alliés ont à la fois déployé une force d'invasion aéroportée et déversé des milliers de tonnes de bombes sur le littoral normand.
11 500 appareils ont survolé les plages normandes parmi lesquels 2700 planeurs de transport et 832 Douglas C-47 "Dakota" pour l'acheminement des troupes et de leur matériel logistique. 5 000 chasseurs ont été chargés d'assurer la protection aérienne et 3 000 bombardiers ont décollé d'Angleterre pour larguer un total de 11 912 tonnes de bombes sur les défenses côtières allemandes.
Au soir du 6 juin, le bilan faisait état d'à peine 127 avions alliés détruits et 63 autres endommagés.
23.400 hommes ont été acheminés par air, parachutés ou transportés à bord de planeurs pour encadrer les flancs Est et Ouest des plages du débarquement. 15.500 parachutistes américains appartenant à la 101e et à la 82e divisions aéroportées ont été largués sur "Utah Beach", alors que 7.900 parachutistes (dont 450 Canadiens) de la 6e division aéroportée britannique, ont sauté entre l'Orne et la Dives. Un peu plus tôt, 360 éclaireurs (pathfinders) avaient été aéroportés sur le sol normand pour délimiter les zones de largage et d'atterrissage.
Les forces navales
6 939 navires ... La plus grande Armada de tous les temps ! C'est ainsi que l'on a qualifié la flotte rassemblée dans la nuit précédant le D. Day, à 30 km au sud-est de l'île de Wight,
Répartis en 2 groupes d'attaque et en 47 convois distincts, 4 126 navires et barges ont été dirigés vers les 5 plages normandes choisies pour le débarquement entre la presqu'île du Cotentin et l'Orne : Utah, Omaha, Gold, Juno et Sword Beach. Cette flotte était composée d'une escadre de combat comprenant 1 213 bateaux de guerre dont :
- 7 cuirassés,
- une vingtaine de croiseurs
- 221 destroyers, frégates et corvettes
- 495 vedettes
- 58 chasseurs de sous-marins
- 287 dragueurs de mines
- 4 poseurs de mines
- 2 sous-marins.
Pour l'appuyer, il y avait également une flotte logistique impressionnante, composée de :
- 736 navires auxiliaires
- 864 navires marchands pour le transport de vivres, munitions et les hôpitaux flottants et parmi les navires marchands, 54 blockships qui seront coulés pour former des rades artificielles..
Vidéo : les "Actualités" font le point sur le débarquement, quelques jours après le 6 juin.
Face aux alliés, les forces allemandes ...
- Effectifs terrestres : un peu moins de 150.000 hommes de la 7e armée sont stationnés en Normandie et environ 50.000 dans la zone de débarquement, abrités derrière le "Mur de l'Atlantique".A proximité des plages, une seule division blindée, la 21e, au sud-est de Caen et 6 divisions d'infanterie.
Deux autres divisions blindées, la 12e SS (Hitler-Jugend) et la division Panzer-Lehr sont respectivement basées près d'Evreux et vers Alençon-Le Mans.
Trois autres divisions -1ère SS, 2e et 16e- se tiennent au nord de la Seine, aux environs de Mons, Péronne et Senlis.
- Aviation : si les allemands disposaient au départ de prés de 500 appareils. une bonne partie a été envoyée sur le front Est. Il ne reste que quelques dizaines de bombardiers et chasseurs pour s'opposer aux milliers d'appareils des escadrilles de chasseurs et de bombardiers alliés.
- Marine allemande : 30 vedettes, 4 destroyers, 9 torpilleurs et 35 sous-marins.