La réconciliation vue par les jeunes au cimetière allemand de La Cambe

Après des mois de travail, des collégiens Français, Anglais et Allemands se sont retrouvés pour célébrer ensemble le 70e anniversaire du débarquement. Pendant plusieurs jours, ils sillonnent la Normandie pour rendre hommage aux victimes, réunis autour d'une même idée de fraternité.

Marin et ses copains sont élèves au collège Saint-Joseph de Fouesnant, dans le Finistère. Depuis le début de l'année, leurs cours d'histoire tournent autour de la seconde guerre mondiale et ils ont participé au concours national de la Résistance. Un voyage en Normandie au moment du 70e anniversaire du débarquement représentait donc une formidable occasion de faire prendre vie aux récits qu'ils ont pu lire ou aux documentaires qu'ils ont pu voir.
Mais toute l'originalité du projet réside dans un petit "plus" : ils ne sont pas venus seuls. Le jumelage de leur collège avec des établissements en Angleterre, en Allemagne et aux Etats-Unis a permis d'organiser un séjour probablement inoubliable puisque les Bretons sont accompagnés de leurs correspondants (les Américains sont représentés par leur professeur de français).

Partis de Fouesnant en bus mercredi, ils parcourent depuis les lieux de mémoire: la Pointe du Hoc, Ouistreham, le cimetière britannique d'Hermanville ou celui de La Cambe. Le maire du village, Bernard Lenice, les a accueillis dans ce jardin de la paix qui rend hommage aux 21 222 soldats allemands morts en Normandie, principalement entre le 6 juin et le 20 août 1944. La plupart étaient à peine plus âgés qu'eux.


Sur chaque site, ils organisent une petite cérémonie avec dépôt de gerbe entre les drapeaux des quatre pays et chants des hymnes nationaux. Mais l'un des moments fort de leur visite restera sans doute la rencontre avec Léon Gautier, vétéran du commando Kieffer. "Il y avait beaucoup de buée dans les yeux" raconte Eric Youinou, le professeur d'histoire du collège Saint-Joseph.


Tous ont à coeur de montrer qu'aujourd'hui, la jeunesse est tournée vers l'avenir. "Il faut se souvenir du passé, mais maintenant, nous sommes amis et nous devons maintenir cette amitié" insiste Mattias, l'Allemand. "Notre travail ensemble, ça symbolise l'unité, la paix" approuve Victoria, l'Anglaise. Marin, lui, est heureux que cette année de travail se concrétise ainsi et oeuvre pour une Europe unie. 

Eric Youinou est content, lui aussi, du résultat de cette initiative. L'organisation d'un tel séjour a demandé beaucoup de démarches mais le résultat en valait la peine. "On est en train de passer le témoin pour les générations futures" se réjouit-il.