Depuis 24 ans, ce site, implanté sur la commune de la Ferrière Harang, est le haut lieu des sports extrêmes dans la région. Mais son histoire est bien plus ancienne: l'ouvrage a été construit selon les plans d'un certain Gustave Eiffel.
C'est en 1988 que l'homme d'affaire néo-zélandais Alan John Hackett a jeté son dévolu sur le viaduc de la Souleuvre, à la Ferrière Harang, dans le Calvados. L'homme a fait parler de lui quelques années auparavant en effectuant un saut à l'élastique du haut de la tour Eiffel. Un bon coup de pub pour une activité à fortes sensations qui fera sa fortune. Son entreprise possède plusieurs sites dans le monde: Allemagne, Chine, Russie, Singapour, Australie et en Normandie. Depuis le début de l'année, 80 000 visiteurs sont venus au Viaduc de la Souleuvre, mais tous n'ont pas forcément fait le grand saut. Depuis 1990, année de l'ouverture, ils seraient près de 240 000 à avoir payer pour se jeter dans le vide.
Mais il fut un temps où on pratiquait sur ce site un loisir beaucoup plus paisible, celui de la promenade dominicale en famille. L'ouvrage a été réalisé entre 1887 et 1889 selon les plans d'un certain Gustave Eiffel, le père de la dame de fer d'où sauta près d'un siècle plus tard l'homme d'affaire néo-zélandais. Cette voie aménagée au-dessus de la vallée de la Souleuvre permit au train assurant la liaison entre Caen et Vire de circuler jusqu'à la Seconde guerre mondiale, durant laquelle il fut endommagé. Le chemin de fer devint alors un chemin de promenade jusqu'en 1970 où le tablier métallique fut démonté, pour des raisons de sécurité.
Reportage de Thierry Cléon et Charles Bézard
Intervenants:
- Jacques Abadie, adjoint au maire de La Ferrière Harang (images de 1968)
- AJ Hackett, créateur du site (images de 1990)
- Christian Ferrier, responsable du site