Ligue 2 : Christophe Maillol, repreneur du HAC, devancé par sa réputation

Christophe Maillol qui ambitionne de faire revenir le HAC en Ligue 1 dans deux à trois ans, avec l'aide de "sponsors étrangers" essuie beaucoup de critiques dans la planète football.

"Sympathique", "charmant", "beau parleur", "persuasif", mais aussi "bidon" ou "mythomane"... Dans le milieu du football, les adjectifs pleuvent lorsqu'on évoque Christophe Maillol, qui entend reprendre le club du Havre, après des échecs à Nantes, Grenoble et Nîmes.

Lors de l'annonce officielle du projet de cession du doyen des clubs français (142 ans au compteur) ce qui a surtout surpris, c'est l'identité du repreneur.
Car si Christophe Maillol, 48 ans, n'est pas un inconnu, les raisons de sa renommée sont à chercher dans la case "échecs", ce qui explique l'incrédulité et les sarcasmes qui ont accueilli la nouvelle.
"Il y a toujours des gens qui sont là pour tout faire capoter, qui sont jaloux, qui ne veulent pas que ça se réalise. Ils inventent, ils racontent n'importe quoi",a-t-il répliqué à l'AFP qui l'interrogeait sur sa réputation écornée.

Ancien modeste joueur de rugby (Valence, Lyon, Mâcon), à la carrière interrompue en 1992, à 26 ans, il se lance dans le monde du football en 2002  comme '"intermédiaire" - comprendre agent non-homologué -, puis en fondant au Brésil une agence de "gestion sportive".
En 2010, son nom apparaît pour la première fois quand des médias annoncent qu'il souhaite reprendre le FC Nantes pour 15 millions d'euros. Une somme jugée dérisoire par le président du FCNA, Waldemar Kita, qui a déjà investis 60 millions d'euros dans le club.
A l'époque, M. Kita se montre même très dur en comparant Christophe Maillol à Jack Kachkar, un homme d'affaire condamné en 2011 pour escroquerie lors d'un projet de reprise de l'OM qui n'a jamais abouti.
"C'est de ma faute, j'ai eu les yeux plus gros que le ventre", reconnaît Maillol aujourd'hui.

Un an plus tard, il signe un protocole d'accord pour la reprise du Grenoble-Football 38, au bord de la faillite, avec son propriétaire japonnais, le groupe Index. Mais Maillol ne versera jamais les fonds réclamés et le club isérois déposera le bilan. Il expliquera son retrait par la situation financière du club bien plus dégradée que celle qui lui avait été présentée. Une excuse balayée par Alain Fessler, président du GF38 et dirigeant du club à l'époque. "Dans un club, quand vous déposez le bilan, le passif est toujours beaucoup plus important parce qu'il faut régler tous les contrats jusqu'à leur terme. Donc la réalité du passif n'était pas de 10 millions d'euros et il le savait", a-t-il raconté à l'AFP.
Fin 2013, c'est sur le Nîmes Olympique que Christophe Maillol jette son dévolu. Président du club gardois à l'époque, Jean-Louis Gazeau, qui veut passer la main, confie avoir reçu beaucoup d'appels de personnes lui assurant: "tu n'auras jamais l'argent, il en a pas, c'est bidon, c'est un mythomane".
Après avoir donné 4 mois à l'intéressé pour rapatrier des fonds prétendument déposés à l'étranger, Gazeau finira par perdre patience et trouver un autre repreneur.
"Je l'ai cru sincère. Je serais méchant de dire que cet argent n'existe pas. Maintenant je n'ai jamais eu la preuve de son existence non plus", dit-il.

"les fonds versés" cette semaine pour le HAC ?

Malgré cette réputation, Jean-Pierre Louvel, président du HAC, a décidé de donner une nouvelle chance à M. Maillol.
"Les fonds seront versés (cette semaine), mais avec les garanties que M. Louvel a déjà dans les mains, il n'y a aucun problème", a promis M. Maillol, qui deviendrait alors actionnaire à 92% du club et son président fin septembre.
"Je sais ce qu'on dit sur lui dans ce milieu, mais ce qui compte c'est ma propre opinion et les faits", a plaidé M. Louvel, qui assure avoir pris "le maximum de sécurité possible".

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