Pour la première fois depuis 2006, DCNS a ouvert les portes de son établissement de Cherbourg afin de permettre aux salariés de faire découvrir les ateliers à leurs proches. 4000 personnes ont visité ce lieu très secret d'où sortent les sous-marins nucléaires qui équipent la Marine Nationale.
Le site est immense. Il s'étend sur plus de 50 hectares. C'est "une ville au coeur de Cherbourg" s'étonne un visiteur qui n'imaginait manifestement pas un endroit si vaste. C'est l'une des raisons d'être de cette opération portes-(entr)ouvertes : l'arsenal est le poumon économique de la ville depuis plus d'un siècle, mais ce qui se passe derrière les portes demeure mystérieux pour la plupart des habitants de l'agglomération.
DCNS-Cherbourg est le seul site industriel de France spécialisé dans la fabrication des sous-marins. 107 submersibles ont été construits à Cherbourg depuis 1899. Quatre sous-marins nucléaires d'attaque de type Barracuda sont actuellement en construction. Le premier de la série, le Suffren sera lancé en 2017.
Reportage d'Aurélie Misery et Patrick Mertz :
2250 salariés à Cherbourg
Le site est aujourd'hui spécialisé dans "l'ingénierie, la construction, l'assemblage et l'intégration de sous-marins nucléaires destinés à la Marine Nationale et de sous-marins conventionnels destinés aux marines étrangères". L'établissement emploie aujourd'hui 2250 personnes. DCNS précise que "parmi les douze plus grosses entreprises de la région", elle est la seule à avoir "augmenté les effectifs depuis 2009".
C'est peu dire que la CGT de l'établissement ne partage pas cet enthousiasme. "Depuis 2004, année de notre privatisation, le nombre d'ouvriers est passé de 1400 à 700 ! écrit le syndicat dans un tract distribué par les militants à l'entrée du site. Le nombre de techniciens ayant tendance à stagner, celui des ingénieurs-cadres a explosé sur la même période".
Laurent Hebert, CGT DCNS-Cherbourg :