A Caen, les intermittents vident les bureaux du Medef

Les intermittents du spectacle ont manifesté un peu partout en France ce mercredi pour défendre leur régime d'assurance chômage. A Caen, ils se sont invités dans les bureaux du syndicat patronal.

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A la veille d'une nouvelle réunion de concertation sur la "refonte" de leur régime d'assurance chômage, les intermittents du spectacle sont descendus dans la rue à Paris et dans une quinzaine de villes en France, comme à Lille, Bordeaux ou Marseille. A Caen, les manifestants se sont invités au siège du Medef,.

Après avoir sorti le mobilier, ils ont organisé une grande braderie devant les locaux du syndicat patronal. "Comme le Medef ne veut pas nous entendre sur la table des négociations qui ont lieu depuis le 4 juillet, comme ils veulent couvrir le déficit sur le dos des chômeurs, sur leurs droits, nous avons décidé de déménager leurs locaux pour faire une grande braderie, la grande braderie du Medef afin de récolter de l'argent pour couvrir le déficit. Au lieu de prendre sur nous, nous allons prendre sur le Medef", déclarait ce mercredi matin une représentante du collectif des intermittents du Calvados.

Images de Carole Lefrançois



Les intermittents, qui ont perturbé pendant l'été plusieurs festivals emblématiques, comme celui d'Avignon, Montpellier Danse, Rio Loco à Toulouse ou le Festival de Marseille, contestent la convention d'assurance chômage signée en mars, qui durcit leurs règles d'indemnisation. Le Premier ministre, Manuel Valls, avait réussi à désamorcer la menace d'annulations en chaîne des grands festivals en installant une mission de "concertation".

Cette mission, menée par trois médiateurs dont le député PS Jean-Patrick Gille, a convoqué jeudi toutes les parties concernées: signataires de la convention comme le Medef et la CFDT, la CGT, non signataire, la coordination des intermittents et précaires, et les employeurs du spectacle (Syndeac).
"On considère que la concertation n'a pas vraiment commencé", a déclaré Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT Spectacle "on attend demain (jeudi) un calendrier précis et plus contraignant".

La nouvelle ministre de la culture, Fleur Pellerin,  a assuré la semaine dernière dans Le Monde qu'elle n'excluait pas, en l'absence de consensus, de recourir à la loi. La mission doit faire ses propositions au gouvernement avant fin décembre. D'un côté, le Medef et la CFDT s'opposent à une renégociation de la convention avant la date prévue de 2016. De l'autre, les intermittents et leurs représentants souhaitent des améliorations de leurs conditions d'indemnisation, comme le retour à une date anniversaire annuelle pour le calcul des droits, une meilleure prise en compte des congés maladies et maternité pour les "maternittantes".


 

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