Le nouveau maître du chien de type American Staff qui a mordu dimanche quatre enfants au Havre et son propriétaire légal francilien vont être jugés le 10 novembre prochain. Ils ont été remis en liberté et placés sous contrôle judiciaire.
Le "possesseur de fait" de l'animal, âgé de 24 ans, principal responsable dans cette affaire, est poursuivi pour "blessures involontaires ayant entraîné des ITT (incapacité temporaire totale) de moins de 3 mois, aggravées par des infractions à la cession et à la détention d'un chien dangereux de catégorie 1", a indiqué
à l'AFP le commissaire du Havre, Nicolas de Golmard. Ce prévenu risque jusqu'à 5 ans d'emprisonnement.
Le propriétaire légal, 39 ans, identifié par la puce électronique, demeurant dans l'Oise et travaillant à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), est poursuivi pour "mise en danger d'autrui", aggravée par diverses infractions concernant la détention et la cession d'un animal de catégorie 1.
Selon le commissaire, il risque jusqu'à 3 ans d'emprisonnement.
Deux intermédiaires, qui avaient été interpellés en région parisienne, puis placés en garde à vue au Havre, vont être relâchés, aucune charge n'étant retenue contre eux.
Le chien, âgé de 4 ans, de race American Staffordshire Terrier ("Amstaff"), avait été initialement acheté en toute légalité dans un élevage de Seine-Maritime.
Mais son propriétaire n'ayant pas effectué les démarches légales nécessaires auprès d'un vétérinaire dans les deux ans, le chien était passé de la catégorie 2 à la catégorie 1, pour laquelle les restrictions sont les plus draconiennes.
Le molosse, proche du pitbull, s'était apparemment échappé dimanche avant d'attaquer plusieurs enfants dans un quartier pavillonnaire de l'est du Havre.
Il s'est acharné sur une fillette de 9 ans, la mordant profondément à 27 reprises, principalement au bras et au mollet. Opérée pendant deux heures, la victime a reçu 80 points de suture.
Puis, il a foncé un peu plus loin sur trois adolescents d'une même famille qui faisaient du roller, mordant deux soeurs de 11 ans et 14 ans, et blessant légèrement leur frère aîné de 17 ans.
Les trois filles, hospitalisées depuis dimanche après-midi, ont regagné mardi leur domicile mardi en fin d'après-midi.
Les familles des victimes ont porté plainte pour les quatre enfants ainsi que pour deux jeunes cousines de la fillette de 9 ans, qui ont assisté à la scène et qui ont été très choquées psychologiquement, selon le commissaire.