Louis-Dreyfus Armateurs jette l'éponge après quatre années de présence sur le port de Cherbourg. Le groupe estime avoir perdu entre 12 et 13 millions d'euros sur le terminal charbonnier.
"Malgré toutes les difficultés, nous avons essayé de créer cette activité à Cherbourg", explique Alain Le Guillard, directeur général des opérations Louis Dreyfus Armateurs. Attaqué par les écologistes et les riverains, freiné par des enquêtes administratives, le terminal charbonnier avait vu le jour avec plus d'un an de retard sur le calendrier initial. Un retard qui, selon le promoteur de ce projet, explique en partie son échec. Le terminal a été opérationnel au moment où le marché du charbon traversait une passe difficile.
Résultat: le terminal, conçu pour absorber 4 millions de tonnes par an, ne tournerait qu'à 10% de ces capacités. L'an dernier, ce sont 320 000 tonnes de charbon qui ont été traitées à Cherbourg. Au regard des investissements effectués, pour Louis Dreyfus Armateurs, le compte n'y est pas. "Nous avons perdu entre 12 et 13 millions d'euros", estime Alain Le Guillard. Le groupe cessera donc cette activité dans le Nord-Cotentin le 31 décembre prochain.
Du côté de la Chambre de Commerce et d'Industrie Cherbourg Cotentin, ancien partenaire de Louis Dreyfus Armateurs sur ce projet (la CCI s'était retirée un an après la mise en service du terminal), cette nouvelle n'est pas un échec. Elle souligne le fait qu'aucun argent public n'a été dépensé sur ce terminal. Si Louis Dreyfus armateurs s'en va, les aménagements et travaux réalisés sur le port sont toujours là. Deux repreneurs potentiels auraient fait savoir qu'ils étaient intéressés. 45 emplois sont en jeu.
Reportage de Sylvain Rouil et Claude Leloche
Intervenants:
- Robert Kiche, délégué CGT dockers port de Cherbourg
- Alain Le Guillard, directeur général des opérations Louis Dreyfus Armateurs
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