Les sociétés Bouygues et Tissot avaient fait appel de leur condamnation dans l'affaire du décès d'un soudeur sur le chantier de l'EPR. Une peine moins lourde a été requise ce mercredi à l'encontre du géant des travaux publics.
L'avocat général de la cour d'appel de Caen a requis mercredi une peine moins lourde qu'en première instance contre la société Bouygues pour le décès d'un soudeur en 2011 sur le chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche), mais il a demandé une peine plus importante contre son sous-traitant, Tissot.
Le 24 janvier 2011, cet intérimaire de 37 ans, père de trois enfants, avait fait une chute mortelle de 15 mètres. La passerelle sur laquelle il se trouvait avait été heurtée et décrochée par le chargement d'une grue.
L'avocat général Marc Faury a requis des "peines d'amende de l'ordre de 50.000 euros" à la fois contre Bouygues, responsable selon M. Faury de la coordination de la sécurité du génie civil sur le chantier, et contre son sous-traitant Tissot Industrie, propriétaire de la passerelle, qui n'avait pas de dispositif anti-soulèvement.
Bouygues "a au moins failli par négligence" en ne vérifiant pas que Tissot avait bien "exécuté ses ordres" donnés "à plusieurs reprises et par écrit" de mettre en place un dispositif anti-soulèvement, a estimé M. Faury.
En première instance, le 8 avril 2014, Bouygues TP avait été condamnée à 75.000 euros d'amende, et Tissot à 35.000 euros. Le grutier de 39 ans avait écopé de trois mois de prison ferme mais il n'a pas fait appel. Le tribunal correctionnel de Cherbourg avait aussi condamné Bouygues et Tissot à verser 306.000 euros de dommages et intérêts à la famille de la victime.
La cour c'appel de Caen rendra sa décision le 25 février.
Reportage de Maxence Regnault et Claude Leloche
Intervenante:
- Maître Françoise Trehel-Lejuez, avocate de la famille Voisin