Pour fabriquer le fameux fromage "Neufchâtel" en forme de coeur, il est nécessaire d'utiliser du lait AOP. Soumise à des normes strictes, sa production croissante pose le problème d'approvisionnement en Haute-Normandie.
Le Neufchâtel, fromage d'appellation d'origine protégée (AOP) est-il menacé ? C'est ce que laissent entendre les éleveurs du pays de Bray confrontés à une menace de pénurie de lait AOP. En cause, les normes qui régissent l'attribution de l'appellation seraient trop contraignantes, notamment en terme de race de vache, de temps de pâture, et de ration.
Pour le fromage Neufchâtel, le règlement stipule qu'il faut 40% de vaches de race normande, et ce dès cette année ; or, elles seraient moins productives que d'autres races bien que la qualité de leur lait soit supérieure (notamment la teneur en caséine, protéine primordiale à la fabrication d'un fromage de caractère). Le troupeau doit rester en pâturage au moins six mois sur le territoire indiqué (strictement délimité dans le décret de 2006, régissant les règles d'attribution du nom de "Neufchâtel").
Autant de normes à respecter, alors que seule une cinquantaine d'agriculteurs en Haute Normandie produisent le fameux lait d'appellation d'origine protégée. Face à une demande croissante, l'offre peine à suivre. Comme ce fut le cas juste avant Noël, où les acheteurs se multipliaient.
Les producteurs du fromage cordiforme ne souhaitent pas de normes moins restrictives mais une prise de conscience collective ; que davantage de producteurs de lait signent la charte AOP et fournissent les fabricants du "Neufchâtel".
Reportage ce soir dans le journal de 19h de Raphaël Day et Philippe Derouet.