La sénatrice de l'Orne est présidente de la commission d'enquête sur les réseaux djihadistes français. Pour elle, la lutte contre le djihadisme est aujourdh'ui plus une question de moyens que d'arsenal juridique. Elle est l'invitée de votre journal régional. Interview à découvrir sur notre site.
"On savait que la France était menacée". Nathalie Goulet, sénatrice centriste de l'Orne, se trouvait en Turquie quand les terroristes ont frappé la semaine dernière dans la capitale. C'est dans le cadre de sa fonction de présidente de la commission d'enquête sur les réseaux djihadistes français qu'elle effectuait alors ce déplacement à l'étranger. Pour elle, la France dispose d'un "arsenal juridique extrêmement important" pour lutter contre cette menace. Mais elle estime que "ce qu'il nous faut maintenant, ce sont des hommes et des moyens".
Réagissant aux propos du député-maire d'Alençon, Joquim Pueyo, ancien directeur de prison, qui réclamait plus de moyens pour le renseignement pénitentiaire, la sénatrice de l'Orne a déploré l'absence "de grille de lecture entre une pratique (religieuse) et une radicalisation: mettre tout le monde ensemble, comme ça se fait à Fresne aujourd'hui, c'est une expérience qui va droit à l'échec". Elle estime toutefois nécessaire de mettre en place une formation des imams et de revoir les modalités de leur nomination: "Le préfet est compétent pour voir qui est un bon imam comme moi pour danser Le lac des cygnes !"
Depuis octobre dernier, la présidente de la commission d'enquête sur les réseaux djihadistes français mènent des auditions pour tenter de comprendre comment de jeunes français partent faire le jihad. Si elle estime qu "il n'y a pas profil du djihadiste", ces auditions ont toutefois permis de dégager des caractéristiques communes: "ce sont des gens en rupture complète avec la société, qui veulent se livrer à une aventure, qui rejettent les principes de la République et très souvent qui ont une connaissance très faible de l'Islam et sont endoctrinés par des prédicateurs".
Interview réalisée ce lundi après-midi et diffusée dans votre édition régionale de ce lundi soir