Le ministre de l'environnement, Ségolène Royal, rejette le projet de déviation, dit de "Canapville", qui traverse un marais où logent près de 200 espèces protégées. Cette route, en 2X2 voies, défendue par le conseil général du Calvados, vise à désengorger l'accès à Deauville,
Doit-on construire une déviation Canapville-Deauville pour désengorger, l'A132 , le bras autoroutier reliant la cité balnéaire à l' A13 ? La copie actuelle doit en tous les cas être revue.
Ségolène Royal s'oppose et elle s'appuie sur l'avis défavorable du CNPN ( le Conseil National de Protection de la Nature).
L'idée même de désengorger un axe supportant des dizaines de milliers de voitures, lors des grands week-end et une large partie de l'année peut trouver un certain consensus mais ce qui pose problème, c'est le tracé.
Celui retenu traverse longitudinalement le marais de la Basse Vallée de la Touques, zone abritant de nombreuses espèces protégées au titre des articles L411-1 et 2 du Code de l’environnement.
La demande portait donc sur la dérogation à l’interdiction de destruction de spécimens d’espèces protégées (31 espèces animales et 1 espèce végétale) ainsi qu’à l’interdiction de destruction et d’altération d’habitats d’espèces protégées (186 espèces animales).
Ce projet de 2x2 voies, long de 3,8 km, a été déclaré d’utilité publique par arrêté préfectoral le 29/12/2006. Une enquepte publique a été menée au mois de novembre.
La Dréal pubiera prochainement une synthèse des avis émis lors de la consultation publique à propos de cette demande de dérogation émise par le conseil Général du Calvados.
Le non du ministre oblige à revoir la copie
Le préfet du Calvados a recu fin décembre le courrier de Ségolène Royal, ministre de l’écologie. Celle-ci l'informe qu'elle s'oppose à la demande de dérogation pour les espèces protégées. Cette déviation de l’A132 ne doit pas passer dans les marais de la Touques.
“Vous m’avez fait part de vos interrogations sur le bien fondé de l’octroi d’une dérogation aux mesures de protection concernant les espèces protégées affectées par le projet de contournement de la déviation de Canapville… Eu égard à l’avis défavorable du Conseil national de la protection de la nature, à l’importance de l’impact de ce projet de contournement sur le marais de la Touques, espace naturel d’intérêt écologique majeur et à l’existence d’un tracé au plus proche de la voie ferrée qui aurait permis de réduire substantiellement cet impact, je vous fais part de ma décision de refus à la demande de dérogation ministérielle… Je vous invite à mobiliser le territoire sur un plan de déplacement qui concilie équipement et protection de l’environnement”, écrit Ségolène Royal.