Poursuivi pour "apologie du terrorisme, outrage et menaces de mort" envers deux policiers d'Elbeuf (Seine-Maritime), Frantz Petermann a été condamné à 4 mois d'emprisonnement dont 3 mois avec sursis. Mais il a été relaxé de la prévention d'apologie du terrorisme.
Lâche ta kalach (...) Nous sommes nombreux, nous aussi on a des kalachs !
Vous n'avez pas assez de voir le sang couler ?"
Ce sont ces termes et plusieurs autres noms d'oiseaux proférés à l'encontre de deux policiers d'Elbeuf qui valaient à Frantz Petermann, 24 ans, de comparaître ce mardi devant les juges du tribunal correctionnel de Rouen.
Stationné sur une zone sécurisée dans le cadre du plan vigipirate le 13 janvier, le jeune père de famille de 24 ans, ne supporte pas qu'un policier en faction lui intime l'ordre d'aller se garer ailleurs. Il attend sa compagne qui a rendez-vous avec un organisme de sécurité sociale. "Je me suis énervé admet-il. Oui, j'ai insulté les deux policiers, mais non, je ne faisais pas référence aux attentats du 7 janvier. D'ailleurs je me suis vite calmé et je leur ai présenté mes excuses".
"Mon client est victime d'un contexte émotionnel"
A partir de ces arguments, son avocat Xavier Nogueras, du barreau de Paris a demandé aux magistrats de ne pas retenir la prévention d'apologie du terrorisme qui lui faisait encourir une peine de 5 ans d'emprisonnement. "Mon client est victime d'un contexte émotionnel lié au attentats du 7 janvier. Il ne doit pas être condamné pour l'exemple". Les magistrats l'ont entendu sur ce point.Le procureur lui, n'avait pas eu la même lecture des événements et avait requis 4 mois ferme, en tenant compte du fait que le jeune homme avait exprimé des regrets. Mais le récent passé judiciaire du jeune homme n'a pas plaidé en sa faveur. Converti à l'Islam, il est déjà mis en examen par le pôle antiterroriste de Paris pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes terroristes".
Dans cette affaire, qui remonte à la fin 2013, il avait été arrêté avec sa compagne et son frère et sa belle-soeur dans l'agglomération elbeuvienne par le Raid et les agents de la DGSI au motif qu'il avait été en relation avec des terroristes via les réseaux sociaux. Dans cette affaire seul Frantz Patermann avait été impliqué mis en examen, mais laissé en liberté sous contrôle judiciaire... Avant d'être finalement incarcéré à la suite des faits qui ont été examinés ce mardi par le tribunal correctionnel.
VIDEO : Le reportage France 3 Haute-Normandie de Frédéric Nicolas et Laurent Lagneau avec l'interview de
- Xavier Nogueras avocat du prévenu
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