Dans la Manche et dans le Calvados des parents, des grands-parents, des élus et des enseignants se mobilisent pour éviter la fermeture d'une classe dans leur école. Une décision administrative toujours vécue comme une injustice. Les chiffres et l'école ne font jamais dans ce cas là bon ménage.
Dans le Calvados l'appel au rassemblement est pour ce mardi 7 avril devant la préfecture, à 17 heures.
A cette heure là, le Directeur académique des Services Départementaux de l'Education Nationale et le Préfet doivent entériner les premières décisions de fermetures et ouvertures de classe. Il s'agit donc de la première ébauche de la carte scolaire.
Il y aurait, selon le SNUipp FSU, syndicat enseignant, 71 fermetures de classes dans le Calvados et 51 ouvertures. 27 écoles qui ferment pour 51 fusions. Et aucun poste pour la scolarisation des moins de 3 ans.
Les craintes se répandent comme une traînée de poudre, partout où tombe le couperet.
Attachés à défendre un enseignement pour tous de qualité, les parents d'élèves redoutent les classes surchargées, et parfois les double niveaux.
"Des élèves ont quitté l’école lors de la mise en place des nouveaux rythmes scolaires. Nous ne sommes pas responsables de cette réforme !", les parents d'élèves de l'école de Cuverville, dans l'agglomération caennaise, ne décolèrent pas. A la rentrée, leur établissement serait amputé d'une classe.
Et c'est la même déception dans le pays de Falaise où l'unique classe de la toute petite école de Pertheville-Ners serait tout simplement condamnée. Il faut 26 élèves en moyenne par classe et dans cette école la moyenne, à la rentrée 2015 sera de 25,75.
"Le ministère a élaboré un nouveau modèle de calcul qui doit permettre de mieux tenir compte des disparités territoriales et des difficultés sociales entre les écoles", explique SNUipp FSU.
" Deux indicateurs sont pris en compte : un indicateur territorial qui établit que le Calvados n’est plus considéré comme un département rural mais intermédiaire et un indicateur social basé sur les revenus des foyers dans chaque commune." Et selon le syndicat, les conséquences seront importantes pour le département.
"Cette nouvelle méthode de calcul s’ajoutant à la baisse du nombre d’élèves, c’est double peine pour le Calvados : le classement en zone intermédiaire impacte le nombre de postes attribués par le ministère. Les écoles sont censées être moins dispersées qu’en zone rurale donc moins de moyens sont accordés par le ministère."
Dans la Manche, même réactions dans les écoles touchées. A Portbail, l'école Henri Vally compte 6 classes pour 126 élèves. Or à la rentrée, l'estimation se situe à 121. Et le seuil minimum accepté par l'Inspection est de 125.
Les parents ont fait savoir qu'ils appellent toute la commune à se mobiliser pour les enfants. Ce mardi 7 avril ils manifesteront à 15 heures. Les commerçants baisseront leurs rideaux pour les accompagner.
A Sourdeval, l'école compte actuellement 5 classes dans l'école élémentaire, avec 97 élèves. Mais il manque 3 élèves selon les "normes" de l'inspection académique. "Pour se maintenir il nous faut atteindre la barre des 100. Il faut savoir qu'il y a des promesses d'inscriptions sérieuses pour la rentrée. Il y a des nouveaux arrivants et même des gendarmes qui sont venus se présenter lors de notre journée porte-ouverte. C'est sérieux", déplore le président de l'association des parents d'élèves.
Dans l'Orne également, la future carte scolaire provoque des remous. L'école de Sainte-Gauburge a sorti ses banderoles ce mardi matin.
Le reportage à Soulangy dans le Calvados où la classe unique du village est menacée :