L'ancien secrétaire général de la CGT était l'invité ce samedi de La Voix est Libre. Thierry Lepaon est sorti du silence et s'est exprimé sur les affaires qui ont bouleversé ses dernières semaines à la tête du syndicat.
"J'ai vécu l'enfer pendant 90 jours", a confié Thierry Lepaon à Franck Besnier ce samedi sur le plateau de La Voix est Libre. "Je vais mieux. J'ai passé plusieurs semaines à ressortir du fond de la piscine, à essayer de rebondir", a expliqué l'ancien secrétaire général de la CGT qui avait choisi France 3 Basse-Normandie pour sortir de son silence, deux semaines après la publication d'une enquête interne au syndicat qui le blanchit dans l'affaire des travaux de rénovation.
"Philippe Martinez, la direction confédérale de la CGT, la commission financière de contrôle m'ont rendu mon honneur", a déclaré Thierry Lepaon. L'ancien patron du syndicat a redit sur notre antenne qu'il ignorait tout des montants des travaux engagés. "Quand vous êtes secrétaire général, il y a plein de sujet qui vous préoccupent. Ce qui ne vous préoccupe pas, ce sont les travaux qui sont faits dans le bureau et le logement que vous occupez. Je suis arrivé à la tête de la CGT dans une situation particulièrement délicate. Ma préoccupation première était de rassembler les organisations de la CGT", s'est-il défendu.
"L'opération visait à déstabiliser la direction de la CGT"
Selon Thierry Lepaon, ce sont les divisions au sein de la centrale syndicale qui sont à l'origine de sa démission. "Une partie des organisations de la CGT n'acceptaient pas la mise en oeuvre que je faisais des décisions prises lors du dernier congrès. Elles ont pensé, à un moment donné, comme disait Karl Marx, pour bien balayer un escalier il faut commencer par le haut.(...) Je ne savais pas que ceux qui n'étaient pas d'accord auraient recours à des procédés qui n'ont rien à voir avec le syndicalisme".Concernant les révélations dans la presse des montants engagés dans les travaux de rénovation, l'ancien secrétaire général évoque "des documents qui ont été volés à l'administration confédérale qui ont été remis à plusieurs organes de presse, le même jour à la même heure" et n'hésite pas à parler d' "opération visant à déstabiliser la direction de la CGT, notamment le secrétaire général".
Si Thierry Lepaon explique avoir "son idée" sur les auteurs de ces révélations, il estime que "il appartient à la commission exécutive, au secrétaire général de la CGT de dire les choses au syndicat, aux syndiqués, à la population, à tous ceux que le syndicalisme intéresse".
"Je resterai engagé dans les luttes sociales"
L'ancien secrétaire général de la CGT a également évoqué ses projets personnels pour l'avenir. Il a notamment profité de son passage sur notre antenne pour démentir toute nomination par François Hollande au Conseil économique, social et environnemental (Cese). Pas question non plus, selon lui, de se reconvertir en politique. "Je resterai sur la route qui est la mienne, engagé dans les luttes sociales en tant que syndicaliste".Il annonce pour le moment travailler à un livre à paraître à la rentrée aux éditions du Cherche-Midi, "un livre sur l'engagement, sur mon parcours mais qui traitera aussi des questions qui bousculent aujourd'hui le syndicalisme dans notre pays, notamment la CGT et les crises de succession auxquelles elle a été confrontée".
Revoir La Voix est Libre du 2 mai 2015 avec Thierry Lepaon sur la page de l'émission