Face à une recrudescence de comportements dangereux et interdits lors des mariages du samedi, les automobilistes en infraction ne resteront pas impunis lors des prochaines cérémonies
Des voitures qui circulent sans rien respecter
Dans l'agglomération de Rouen, les cérémonies de mariage sont depuis plusieurs mois au centre des préoccupations de la police. En effet les cortèges des voitures qui emmènent les mariés et leurs familles vers la mairie, puis vers le lieu du repas, perturbent de plus en plus la circulation et deviennent de plus en plus dangereux.Coups de fusils, feux d'artifices tirés des véhicules tout en roulant, passagers assis sur le bord des portières (donc sans ceintures de sécurité), le corps à l'extérieur et tenant à la main de grands drapeaux : cela devient habituel !
S'ajoute à cela la façon dont circulent ces cortèges de voitures (souvent des sportives de luxe louée pour l'occasion) qui roulent soit à vive allure, soit au ralenti (même sur autoroute !) sans s'arrêter aux stops et feux rouges, usant et abusant des avertisseurs et des sirènes, empruntant les voies réservées (comme les voies des bus) dépassant parfois à contresens les files de véhicules à l'arrêt, ne se préoccupant pas des sens interdits et se garant n'importe où et n'importe comment…
C'est un cortège de ce genre que les policiers rouennais ont observé samedi dernier (23 mai) entre les Hauts de Rouen et l'hôtel de ville. Dans le même temps, Police Secours intervenait à Petit-Quevilly, où la voiture d'un cortège d'un autre mariage était retrouvée arrêtée sur la Sud III sans personne à bord. Une rapide enquête a permis de déterminer qu'un accident matériel (accrochage ?) avait eu lieu et que le conducteur, pour éviter de faire un constat avec la voiture de location, avait abandonné le véhicule et avait fui…
Faire la fête, mais pas au volant
Ce mercredi 27 mai, la direction départementale de la sécurité publique de Seine-Maritime (DDSP 76) a annoncé qu'après avoir calmé les participants à ces mariages et sécurisé la population au passage de ces cortèges, les policiers, sous l'autorité de la Brigade des Accidents et Délits Routiers (BADER), allaient désormais passer à la répression en verbalisant toutes les infractions.Comme une sorte d'avertissement, la police rappelle que les forces de l'ordre peuvent "relever des infractions au vol" c'est-à-dire verbaliser sans arrêter le conducteur, en relevant le numéro d'immatriculation du véhicule. Le PV étant ensuite envoyé au titulaire de la carte grise ou au locataire de la voiture, si elle a été louée.
Et si cela ne suffisait pas, la police peut dégainer son arme fatale : le "délit d'entrave" qui selon l'article Article L412-1 du code la route (voir plus bas) sanctionne ceux qui font obstacle à la circulation.Article L412-1 du code la route
Modifié par Loi n°2003-495 du 12 juin 2003 - art. 11 (V) JORF 13 juin 2003
Le fait, en vue d'entraver ou de gêner la circulation, de placer ou de tenter de placer, sur une voie ouverte à la circulation publique, un objet faisant obstacle au passage des véhicules ou d'employer, ou de tenter d'employer un moyen quelconque pour y mettre obstacle, est puni de deux ans d'emprisonnement et de 4 500 euros d'amende.
Toute personne coupable de l'une des infractions prévues au présent article encourt également la peine complémentaire de suspension, pour une durée de trois ans au plus, du permis de conduire, cette suspension pouvant être limitée à la conduite en dehors de l'activité professionnelle.
Lorsqu'un délit prévu au présent article est commis à l'aide d'un véhicule, l'immobilisation et la mise en fourrière peuvent être prescrites dans les conditions prévues aux articles L. 325-1 à L. 325-3.
Les délits prévus au présent article donnent lieu de plein droit à la réduction de la moitié du nombre maximal de points du permis de conduire.