La décision du tribunal correctionnel est tombée le jour même de la comparution : ce vendredi 1er décembre, Omar, 20 ans a été condamné à 5 ans de prison.
Omar, ce jeune algérien de 20 ans est condamné à 5 ans de prison pour association de malfaiteurs à visée terroriste. Quelques jours avant le drame de Saint-Etienne-du-Rouvray, ce passionné de vidéos de propagande djihadiste avait récu le projet d’attentat contre l’église et le prêtre de cette commune de l’agglomération rouennaise.
"J'étais choqué par ces propos mais j'y croyais pas trop"
C’est une des excuses données par cet Algérien jeans râpé et cheveux frisés. Par "peur", dit-il, il n'en avait pas parlé à la police. "Je culpabilise", assure-t-il aujourd'hui, "si j'avais dénoncé cette vidéo à la police, peut-être que le prêtre serait encore en vie".
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Il estime ne pas avoir été radicalisé "religieusement", mais reconnaît avoir été sensible aux arguments religieux avec lesquels l'EI légitimait sa violence.
Attiré par le mirage d'une vie confortable en Syrie, il avait projeté avant son interpellation de s'y installer pour y faire "des vidéomontages".
Vendredi 1er décembre il a donc été condamné à cinq ans d'emprisonnement assortis d'un suivi socio-judiciaire de cinq ans. En dépit de faits "d'une gravité évidente" - "vouloir partir en Syrie après les attentats de 2015 et 2016" - le tribunal s'est dit "confiant" s'agissant de sa "prise de conscience".
Attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray : Omar avait reçu l'annonce du projet
En juillet 2016, Omar a reçu sur son téléphone la vidéo dans laquelle Abdel Malik Petitjean annonçait une attaque dévastatrice. Connu des services de renseignement pour ses velléités de départ en Syrie, il vivait chez sa mère à Mantes-la-Ville (Yvelines) jusqu'à son interpellation.
Le procureur avait demandé sept ans, avec période de sûreté des deux tiers.
Son avocate, Marie Dosé, a salué une décision "équilibrée, qui prend en compte sa personnalité et le travail effectué seul en détention".
Une connaissance de 19 ans, jugée à ses côtés pour des velléités de départ, a été condamnée à cinq ans d'emprisonnement dont six mois avec sursis, et arrêtée à l'audience.