Omar, ancien youtubeur âgé de 20 ans, est jugé ce vendredi 01 décembre 2017 à Paris pour association de malfaiteurs à visée terroriste. 7 ans de prison ont été requis.
En juillet 2016, Omar a reçu sur son téléphone la vidéo dans laquelle Abdel Malik Petitjean annonçait une attaque dévastatrice. Connu des services de renseignement pour ses velléités de départ en Syrie, il vivait chez sa mère à Mantes-la-Ville (Yvelines) jusqu'à son interpellation. Le 24 juillet 2016, une perquisition administrative avait été menée à leur domicile et, dans son téléphone, les enquêteurs avaient retrouvé la vidéo qui annonçait l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray.
L’attentat se déroule pendant sa garde à vue
Le 26 juillet pendant la garde à vue d’Omar, les jihadistes Abdel Malik Petitjean et Adel Kermiche égorgeaient le père Jacques Hamel dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray
(Seine-Maritime). Les enquêteurs avaient alors fait le lien avec la vidéo: l'homme qui s'exprimait face caméra n'était autre qu'Abdel Malik Petitjean. Omar l'avait reçue du propagandiste de l'Etat islamique Rachid Kassim, avec qui il était en contact régulier sur internet. Le jihadiste, qui lui a selon lui "lavé le cerveau", lui avait demandé de la diffuser "partout"sur les réseaux sociaux. Il lui aurait également commandé de commettre un attentat
en France, ce qu'il aurait refusé.
Sur place Véronique Arnould et Bruno Belamri ont assisté à l'audience
Auteur de vidéos humoristiques avant de se radicaliser
Plusieurs dizaines de vidéos à caractère jihadiste avaient été retrouvées dans le téléphone d’Omar, selon une source proche du dossier, parmi lesquelles des vidéos incitant à la dissimulation de sa radicalisation. Auparavant, ce jeune Algérien est l’auteur d'une série de sketches à succès sur YouTube, "Mamadou Segpa »
Devant les enquêteurs, ce passionné de montage avait avoué une fascination pour les films produits par l'organisation Etat islamique, des vidéos "bien faites" à la musique "entraînante", "comme du vaudou".
Il avait projeté de se rendre en Syrie avec l'un de ses amis, afin d'y "travailler dans la vidéo", avait-il assuré, mais ils avaient finalement renoncé.
Cet ami, âgé aujourd'hui de 19 ans, se trouve pour sa part sous contrôle judiciaire. Il sera jugé à ses côtés pour ce projet de départ.