50°C en Normandie en l'an 2100. Le GIEC normand présente ses nouvelles perspectives pour la région

Les experts du GIEC normand ont présenté la synthèse de leurs derniers travaux, vendredi 13 décembre, devant les élus régionaux et les membres du Conseil économique, social et environnemental de Normandie.

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Les experts du GIEC normand ont présenté la synthèse de leurs derniers travaux, vendredi 13 décembre, devant les élus du Conseil régional et les membres du Conseil économique, social et environnemental régional (CESER) de Normandie, réunis à l'hôtel de région à Rouen (Seine-Maritime).

Le GIEC normand, fondé en 2022, est un panel d'une trentaine de scientifiques des universités normandes chargé de suivre l'évolution du changement climatique dans la région et d'en fournir des estimations. Auteur d'une première synthèse des connaissances en 2023, le groupe a présenté une nouvelle édition de ses travaux ce vendredi.

De 20 à 30 nuits tropicales par an en 2100

Depuis 1970, le climat en Normandie s'est réchauffé de 1 à 2 degrés, informe ainsi Benoît Laigniel, professeur en géosciences à l’Université de Rouen et coprésident du GIEC normand. "Et on est actuellement sur une trajectoire de +3°C", prévient-il, loin des +1,5°C fixé par l'accord de Paris sur le climat en 2015.

D'ici à la fin du siècle, la hausse des températures devrait être limitée à +2°C sur le littoral normand, mais pourrait atteindre les +4°C dans les zones continentales, comme le Perche, la plaine de Saint-André et le Vexin Normand. Dans toute la région, les jours où le mercure dépassera les 30°C seront plus nombreux tandis que les températures négatives se feront plus rares, annoncent aussi les experts. La Normandie pourrait ainsi subir 20 à 30 nuits tropicales par an en 2100.

À Évreux (Eure), les températures maximales à la fin du siècle devraient ainsi frôler les 50°C. Elles seront à peines inférieures à Rouen, Caen (Calvados) et Alençon (Orne), autour de 46°C.

Le GIEC normand revoit sa copie sur la pluie

La présentation du GIEC normand fut aussi l'occasion de présenter une mise à jour des données disponibles sur changement climatique. Les prévisions sur le volume des précipitations en Normandie à la fin du siècle changent ainsi drastiquement, puisque le GIEC normand, qui annonçait en 2023 une chute des précipitations de 10% d'ici à 2100, a revu sa copie, anticipant désormais un excès de pluie de 9% par rapport à la période 1976-2005.

On est passés d'une évolution globale annuelle qui aurait été plutôt vers un assèchement à une évolution qui irait plutôt vers plus de pluie.

Olivier Cantat, expert climatologue au sein du GIEC normand

À la faveur d'un changement du jeu de données, "on est passés d'une évolution globale annuelle qui aurait été plutôt vers un assèchement à une évolution qui irait plutôt vers plus de pluie", détaille Olivier Cantat, expert climatologue au sein du GIEC normand et enseignant-chercheur à l’Université de Caen.

Le risque d'inondations devrait augmenter en raison de précipitations extrêmes en hiver. Pour autant, les sécheresses devraient également être plus nombreuses en été : les hivers seront "nettement plus arrosés" et les étés "plus secs", présente Olivier Cantat.

Le lourd coût de l'inaction

Ces aléas climatiques ne seront pas sans effets sur l'économie, les sécheresses estivales du sud de la Normandie étant préjudiciables pour les herbages dont dépend une partie de l’activité agricole. De même, les grandes plaines céréalières du Calvados, de l'Orne et de l'Eure connaîtront des périodes sèches qui pourraient impacter les cultures. Les inondations, plus nombreuses en hiver, causeront en outre des dégâts sur les bâtiments, anticipent les scientifiques.

Dans les zones urbaines, les experts prévoient une rétractation des sols argileux lors des sécheresses, ce qui causerait des dommages aux bâtiments. Les dépenses de protection de l'habitat pourraient ainsi toucher les 240 000 millions d'euros et 80% des bâtiments seraient concernés, rapporte Anne Briand, économiste et professeure à l'Université de Rouen.

Si les Normands se disent, dans leur grande majorité, concernés par le changement climatique et inquiets de ses effets, le chemin vers l'action contre le réchauffement est loin d'être terminé. Reste alors à "rendre le changement climatique plus proche du quotidien des Normands en informant sur les conséquences proches", comme le suggère Cécile Sénémeaud, chercheuse en psychologie sociale à l’Université de Caen.

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