L’abattoir de Saint-Hilaire-du-Harcouët (50) ne parvient plus à joindre les deux bouts. Le 4 juin, le tribunal de commerce de Coutances a ouvert une procédure de sauvegarde. Le but ? Maintenir l’activité de l’établissement public, qui emploie 30 personnes.
Perte d’un gros client en 2015, baisse d’une consommation de viande, chute du cours du cuir et charges en hausse... L’abattoir public de Saint-Hilaire-du-Harcouët, dans La Manche est en difficulté financière. L'établissement, géré en délégation, perd de l'argent depuis plusieurs années.
Reportage de Joël Hamard et Jean-Yves Gélébart
« On n’arrive pas à trouver nos équilibres », explique Manuel Pringault, gérant de l’établissement depuis 2006. Sa perte est estimée entre 120 000 et 140 000 euros, l’abattoir se trouve « en dessous du seuil de rentabilité », précise-t-il désemparé.
Pourtant, Manuel Pringault a proposé aux élus plusieurs solutions à court terme pour redresser les comptes de l'abattoir, qui traite 3500 tonnes de viande par an. « Il y a des solutions, mais ce n’est pas moi le décisionnaire. Je ne suis que le gestionnaire d’un outil public », explique-t-il.
"On est le dernier des Mohicans. Depuis 1970, il y a le fermeture de l'abattoir de Flers, Granville, Avranches, Saint-Lô, Sainte-Cécile...", Manuel Pringault, gestionnaire de l'abattoir
« On est le dernier des Mohicans », lance le gérant avant de faire la liste des abattoirs qui ont fermé dans la région. C’est la communauté d’agglomération du Mont-Saint-Michel qui a désormais l’avenir de l’établissement et des 30 salariés entre ses mains. La confédération paysanne réclame, quant à elle, une table ronde sur l'avenir des abattoirs du département.