Le nombre d'éleveurs d'ovins a baissé de près de 40% en quinze ans en Haute-Normandie : l'activité est rémunératrice mais extrêmement contraignante. Portrait croisé de deux d'entre eux.
En Haute-Normandie, 277 professionnels possèdent des cheptels de moutons. Ce chiffre a baissé de près de 40% en quinze ans et les ovins haut-normands représentent moins de 3% du cheptel français - la majorité des éleveurs d'ovins vivent dans le sud de l'Hexagone. En cause : des coûts élevés et une activité fatigante et chronophage, notamment lors des naissances des agneaux à l'automne. Jean-Pierre Papillon, éleveur à Vieux-Manoir (Seine-Maritime), s'inquiète de cette tendance : il n'a trouvé personne pour reprendre son cheptel de 300 brebis et 15 béliers lorsqu'il prendra sa retraite, dans trois à quatre ans.
On compte deux types d'éleveurs dans la région : ceux dont c'est l'activité principale et ceux qui y voient un agréable revenu d'appoint, comme Grégoire Mille, qui vit à Préaux (Seine-Maritime). Ce jeune homme a repris l'exploitation céréalière de ses grand-parents et s'est mis à élever un petit cheptel de moutons pour compléter ses revenus. Il a cependant préféré entamer une activité supplémentaire, l'élevage de poulets, plutôt que d'augmenter le nombre d'ovins dont il s'occupe.
VIDEO : David Frotté et Marie Saint-jours ont rencontré ces deux agriculteurs.