Au lendemain de l'attentat commis à l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, une majorité de croyants refusent de se laisser embarquer sur le terrain de la guerre de religion. Reportage dans les locaux de Radio Chrétienne Francophone à Caen.
Quelques heures après l'assassinat du Père Jacques Hamel dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, les responsables catholiques normands s'exprimaient pour délivrer un mesage de paix. "Il s’agit de se soutenir les uns les autres et de ne pas sombrer dans un esprit de haine. A la haine doit répondre la miséricorde", déclarait Monseigneur Boulanger, l'évêque de Bayeux-Lisieux dans un communiqué. Invité ce mercredi matin de la Rado Chérétienne Francophone (RCF) à Caen, le Père Laurent Berthout a confirmé: "Ce n'est pas une guerre de religion, c'est évident. Nos trois religions aujourd'hui n'ont pas du tout envie de se faire la guerre. Les grands responsables n'ont qu'un seul mot à la bouche: c'est paix, la fraternité".
Ce mercredi matin, le président de la République a reçu les représentants des cultes avant de réunir un cinquième Conseil de Défense en moins de 15 jours à l'Elysée. "Nous ne pouvons pas nous laisser entraîner dans le jeu politique de Daech qui veut dresser les uns contre les autres les enfants d'une même famille", a déclaré à la sortie de cette réunion le cardinal André Vingt-Trois, qui célébrera une messe pour les victimes à 18h15 en la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Aux côtés de Mgr Vingt-Trois, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a exprimé mercredi le "deuil profond" et la "sidération" des musulmans et suggéré "une certaine réforme dans les institutions" de l'islam.
Reportage de Matthieu Bellinghen et Carole Lefrançois
Intervenant:
- Père Laurent Berthout, délégué épiscopal à l'information