L’éternel anar a toujours sa liberté de ton et ses crayons bien affutés. Au 5e rencontres internationales des dessinateurs de presse au Mémorial de Caen, Siné, 86 ans, dit ce qu’il pense et ça détonne. Rencontre.
L’enfant de Barbès et Pigalle est toujours aussi rebelle malgré une santé diminuée. Le spécialiste de l’humour noir et des sujets qui fâchent a publié son premier dessin dans France Dimanche en 1952.
Des caricatures anticonformistes, anticléricales, anticolonialistes, anti-tout mais toujours pro-liberté. Satire dans tous les coins !
Aujourd’hui, Siné ne comprend pas « l’esprit du 11 janvier » après l’attentat de Charlie Hebdo, lui qui incarne pour beaucoup l’esprit de Mai 68.
« Voir des millions de gens dans les rues avec « Je suis Charlie », ça voulait rien dire […] J’ai l’impression que tout s’est arrêté après Mai 68, tous mes espoirs ont été déçus.».
« Je suis Charlie », ça voulait rien dire.
Charlie Hebdo d’ailleurs, Siné, il connaît bien. Ses anciens copains l’ont même viré en 2008 pour une chronique jugée antisémite ou pour un désaccord avec Philippe Val sur l’affaire Clearstream, selon les uns et les autres.
Qu’importe ! Siné rebondit. Toujours. Il lance son propre journal : Siné Hebdo, qui fait chou blanc. En 2011, il recommence cette fois avec Siné Mensuel : « le journal qui fait mal et ça fait du bien ».
Le portrait de Siné par Rémi Mauger et Carole Lefrançois :
Dans ce reportage :
- Maurice Sinet, dit Bob, dit Siné
