Le sol et sous sol de la persqu'île du Cotentin sont une vraie richesse économique et patrimoniale du Nord de la Manche. Matthieu Bellinghen nous les présente dans cette nouvelle série d'été
Le Cotentin est souvent évocateur de vacances ou de mer. Joignons l'utile à l'agréable : voici une balade découverte des richesses du sol et du sous sol de cette presqu'île de la Manche, partie intégrante du Massif armoricain.
Partez sur les traces de Matthieu Bellinghen, Jacques Vetter, Clotilde Moschetti et Fabrice Lefeuvre à la recherche de bauge, grès, tourbe et sable, autant de richesses géologiques devenues richesses économiques pour les Manchois.
La Bauge des marais de la Baie des Veys
Dans le marais de la Baie des Veys, terre et eau se mêlent depuis toujours, pour le plus grand bonheur de la faune et de la flore locales. Ce mélange est aussi un matériau de construction idéal pour l'habitat local. Ici comme dans de nombreuses autres régions du monde, les maçons assemblent la terre argileuse, abondante sur place, de la paille et de l'eau pour enduire ou construire les murs des maisons. Ici, on appelle cela de la bauge. Une fois tassé, le matériau sèche et devient un excellent isolant, contre le froid en hiver et contre la chaleur en été.Intervenants :
Pascal Martin, maçon
Ludovic Maloisel, entrepreneur en bâtiment
La mine à ciel ouvert de Doville
Après la terre : la pierre. Le département compte une cinquantine de carrières. Le grès y est présent et on l'exploite. A Doville, on extrait chaque année entre 250 et 300 mille tonnes de pierres, à coups d'explosifs. Du mont de Doville, il reste aujourd'hui une fosse de 300 mètres de côté d'où ont été extraits environ 10 millions de tonnes de minerai. Depuis 1850, les cailloux ont servi à empierrer les voies ferrées alentour, reconstruire les bâtiments après la seconde guerre mondiale et servent maintenant aux centrales à béton locales et à la construction des routes dans un périmètre de 25km. La mine fermera dans une trentaine d'années et l'on pense déjà à la réhabilitation du site.
Intervenant :
Patrick Mellier, chef d'agence Neveux - Carrière de Doville (50)
La mine à ciel ouvert de Doville. Pour parcourir la carte en 3D, cliquez sur ce lien vers Géoportail
La tourbe de Baupte : de l'or à portée de main
Pour découvrir la tourbière de Baupte, à mi-chemin des côtes est et ouest du Cotentin, il faut prendre le petit train mis en service en 1947. A cette époque, le charbon venant à manquer en raison du début de la seconde guerre mondiale, l'exploitation de la tourbe a permis aux riverains de se chauffer pendant des années. Puis, cette énergie fossile devenant trop chère compte tenu de son rendement, la tourbe a alimenté la centrale thermique de l'usine proche, fabriquant des gelifiants. Actuellement, la tourbe continue d'être extraite à des fins de commercialisation en tant que terreau horticole.
Intervenant :
Denis Legouix, responsable tourbière de Baupte - La Florentaise
La tourbière de Baupte, vue du ciel. Pour voir la carte en 3D, cliquez sur ce lien vers Géoportail
Un extraordinaire lit de sable pour les carottes de Créances
En se retirant, la mer a laissé aux environs de Créances, un trait de côte sablonneux, composé d'alluvions, particulièrement adapté à la culture maraîchère, notamment celle des carrotes et poireaux. Deuxième département français producteur de carottes, la Manche voit la moitié de sa production de carottes sur la commune (50 000 tonnes par an), Créances est aussi le premier producteur de poireaux (18000 tonnes par an).
Tous les ans, Créances organise une fête de la carotte, le deuxième samedi du mois d'août. 300 exposants présentent leurs produits que 30 000 visiteurs convoitent. La Confrérie des « Mouögeous d’carottes de Crianches » (mangeurs de carotte de Créances) intronise ce jour-là un nouveau membre chaque année, dans une ambiance bon enfant. Ce « frère » doit jurer devant l’assemblée, de vanter et de défendre la carotte des sables de Créances tout au long de sa vie. Ne manquez pas ce rendez-vous qui aura lieu cette année le 12 août prochain !
Dans ce dernier reportage également, Romain Hauville, pilote de drones, nous explique les principes de prises de vues aériennes avec ce nouveau type de caméras. Images que vous avez pu découvrir tout au long de ce feuilleton.
Intervenants :
Romain Hauville, pilote de drone
Mathieu Joret, maraîcher à St Germain-sur-Ay (50)
Les champs de carottes et poireaux de Créances, vus du ciel. Pour voir la carte en 3D, cliquez sur ce lien vers Géoportail