Brexit : des pêcheurs normands bloquent le port de Ouistreham, déterminés à « ne rien lâcher »

Le port de Ouistreham (14), comme celui de Saint-Malo et de Calais, a été bloqué ce 26 novembre 2021. Avec cette action symbolique, les pêcheurs réclament l’intégralité des licences de pêche promises par le Royaume-Uni dans l’accord post-Brexit.

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Des fumigènes envahissent les quais d’embarquement. Dans le port de Ouistreham dans le Calvados, une cinquantaine de pêcheurs normands bloque le trafic des ferries. Un camion, qui sert habituellement à la vente de poissons, barre la route et empêche l’accès aux bateaux de la compagnie Brittany ferries.

 

On veut montrer au gouvernement britannique et à l’Europe qu’on est mobilisé, qu’on ne va rien lâcher.

Dimitri Rogoff, président du comité des pêches de Normandie

Une action symbolique

« On veut montrer au gouvernement britannique et à l’Europe qu’on est mobilisé et qu’on ne va rien lâcher ! », lance le président du comité des pêches de Normandie, Dimitri Rogoff. Si l’action est symbolique, les pêcheurs normands sont bien déterminés à se faire entendre. L’objectif ? Obtenir l’intégralité des licences de pêche promises par le Royaume-Uni dans l’accord post-Brexit.

Dans les eaux de l’île anglo-normande de Jersey, 72 bateaux normands ont obtenu des licences de pêche permanentes, mais cela n’est pas suffisant pour les pêcheurs. 

D’après le comité des pêches de Normandie, une vingtaine de bateaux, habitués à travailler dans les eaux de Jersey, n’a pas de licences de pêche définitives. Par ailleurs, les pêcheurs réclament que la dizaine de bateaux récents dits « bateaux remplaçants » obtienne « un vrai statut », pour être autorisée à pêcher dans les eaux britanniques.

Le 24 novembre, la Commission européenne a demandé au Royaume-Uni que ce conflit soit résolu pour le 10 décembre prochain. Car la France a haussé le ton en début de semaine, en demandant à la Commission d'être plus active dans le dossier sur la pêche. 

Un feuilleton qui n’en finit pas

Des manifestations, des mesures de rétorsion et un bras de fer politique. Depuis l’accord post-Brexit, conclu in extremis à la fin de l’année 2020, les rebondissements sont nombreux dans ce litige entre la France et le Royaume-Uni. 

Le 18 novembre la ministre de la Mer Annick Girardin a évoqué un « plan de sortie de flotte », pour indemniser les navires privés de licence de pêche dans les eaux britanniques. Une annonce qui n’avait pas rassuré les pêcheurs normands. 

Une moblisation nationale

« Il est temps que les réunions soient conclusives », s’impatiente Dimitri Rogoff. Après 11 mois de discussion, les pêcheurs passent à l’offensive avec cette mobilisation d'ampleur nationale. Les trois ports transmanche de Ouistreham, de Calais et de Saint-Malo ont été bloqués ce 26 novembre. Des pêcheurs ont également bloqué l’accès des camions de marchandises au terminal fret du tunnel sous la Manche.

Le président du comité des pêches de Normandie souhaite « renouer le dialogue directement avec les Britanniques ». Il poursuit : « la façon de discuter tripartite Jersey-Londres-Bruxelles ne fonctionne pas. Il faut qu’on sorte de ce système-là ».

Les pêcheurs n’ont pas l’intention de capituler. Ils sont prêts à renouveler leurs actions s’ils n’obtiennent pas gain de cause. Le président du comité des pêches de Normandie avertit : « on peut très bien nuire aux échanges avec le Royaume-Uni. On a une force de frappe à travers les ports et on ne va pas s’en priver ».

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