Sur l'île anglo-normande, le secteur financier représente officiellement 40% du PIB.
Trois semaines après le vote anglais en faveur d'une sortie de l'Union européenne (votée à 51,9%), les conséquences de ce "brexit" hantent toujours les esprits. Exemple sur l'île anglo-normande de Guernesey et ses 65.000 habitants, qui n'ont pas pu prendre part au vote, sur ordre de la Reine. Et pour cause : Guernesey est un Etat un peu particulier, puisqu'il dépend de la couronne britannique, sans toutefois être membre de l'UE.
Alors qu'est-ce que ce brexit impliquera pour les habitants de ce paradis fiscal, dont 40% du PIB provient du secteur financier et de ses banques ? Guernesey craint-elle une concurrence de Londres qui pourrait alors s'affranchir, comme elle, des contraintes européennes ? "On cherche en ce moment des niches dans les marchés", concède seulement Jonathan Le Tocq, ministre des Affaires étrangères de l'île, interrogé par notre équipe. Bref, difficile d'avoir une réponse franche et officielle sur place. Il faut donc savoir lire entre les lignes...
► VIDEO Reportage à Saint Peter Port.
Du côté des habitants des îles anglo-normandes, "il y aura moins de bouleversements que dans le Royaume-Uni", nous expliquait fin juin Sophie Poirey, maître de conférences à l'université de Caen-Normandie et spécialiste du droit normand, "car ils n'ont pas de passeport européen, il n'y a pas de Schengen, ils ont leur propre monnaie". L'enseignante explique également qu'à la suite de ce référendum, le rapprochement qui s'observe depuis déjà quelques années entre ces îles et la Normandie devrait "s'accentuer encore, avec plus d'échanges".
