La rectrice a décidé de se plier à la décision de la fédération française de basket-ball de ne pas renouveler l’agrément du centre de formation du club. Mais son président remercie les services de l'Etat en s'engageant à protéger les jeunes joueuses.
La mobilisation sur les réseaux sociaux et les nombreux soutiens reçus cet été n'auront donc pas suffi à inverser la vapeur. Christine Gavini-Chevet, la rectrice de l'Académie de Normandie a tranché ce jeudi. Après avoir examiné le recours déposé par le club, elle reste sur sa position de cet été et celle de la FFBB : le club de formation perd son agrément. Mais les jeunes joueuses gardent leurs avantages. Tout est dans les dernières lignes du communiqué de la rectrice : "les services de la région académique resteront bienveillants à l’égard du parcours scolaire et sportif des joueuses actuellement scolarisées dans des lycées de l’académie."
Olivier Liberge, le président du club, estime avoir obtenu ce qu'il souhaitait : " Grâce au soutien du Conseil régional, du Conseil départemental du Calvados, de la Métropole Caen la mer, de la ville de Mondeville et de sa maire, ainsi que de toutes les joueuses, joueurs, clubs, tous les partenaires financiers de notre club et entreprises, tous les journalistes et l’ensemble des soutiens reçus sur les réseaux sociaux, notre club a pu obtenir ce qu’il souhaitait : la protection des jeunes joueuses du centre de formation de l’USO Mondeville Basket qui représente l’avenir du basketball français." Concrétement cela veut dire que les filles gardent tous les aménagements sportifs et scolaires dont elles bénéficiaient dans les lycées de la région.
La deuxième manche du #matchpourlégalité commence
"Nous regrettons la position de la Ligue de basketball de Normandie et son aveuglement dans ce dossier. Toutefois, le fait d’être menés à la fin de la première mi-temps ne nous empêchera pas de jouer avec enthousiasme la seconde mi-temps du Match pour l'égalité aux côtés des autres clubs de Ligue féminine 2 de basketball qui souhaitent obtenir le droit de disposer de centres de formation agréés" explique Olivier Liberge.
Dans les semaines qui viennent, le club va donc rencontrer les services de Madame la Rectrice pour négocier les bonnes mesures de protection éducatives et sportives... et poursuivre le combat pour l'égalité entre les clubs féminins et masculins.
Car si le centre de formation de l'USO Mondeville a perdu son agrément, c'est parce que le club ne respecte plus les critères définis par la ligue féminine de basket. Pour disposer d’un agrément, il faut que l'équipe première évolue en Ligue féminine (championnat professionnel), ce qui n'est plus le cas depuis deux ans. Le centre de formation a pu le conserver jusqu'en juiller 2021, conformément au code du sport, mais comme l’équipe première du club n'est pas parvenue à remonter dans l'élite, le couperet a fini par tomber.
Un réglement qui pénalise le basket féminin
Une décision jugée injuste par beaucoup de sportifs qui s'étaient rassemblés derrière le hashtag #matchpourlegalité. Car les conditions pour posséder son propre centre de formation ne sont pas les mêmes pour un club féminin ou masculin. Les clubs masculins ont deux fois plus de chances de garder leur centre de formation car le club professionnel peut évoluer dans les championnats de Pro A ou de Pro B, ce qui n'est pas le cas pour les clubs féminins. Une telle différence pénalise le basket-ball féminin et sur les réseaux sociaux, nombreux ont été les sportifs à s'en émouvoir. Une page Facebook avait été créé et voici le dernier post des footballeuses du SM Caen.
Pour Dessislava Anguelova, la coach du centre de formation de Mondeville, "ce qui compte c'est que les filles soient protégées et puissent continuer à jouer comme elles le font. Elles ont un super niveau car Mondeville est le meilleur centre de formation des basketteuses françaises. Et nous allons continuer à nous battre pour que cette injustice cesse, pour que les règles soient les mêmes entre les hommes et les femmes !"