L'Église 2.0 est en marche. Comme d'autres lieux de cultes catholiques, la cathédrale de Bayeux s'est équipée de troncs en paiement par carte. La quête aussi se développe en virtuel.
La générosité des fidèles avait été bien mise à mal ces derniers temps dans la cathédrale Notre-Dame. "Les troncs ont été pillés sept fois, je crois, entre décembre 2022 et mars 2023", témoigne le Père Laurent Berthout, délégué épiscopal à l'information du diocèse de Bayeux.
"Je suis excédé et démuni", déplorait il y a quelques semaines, impuissant, le Père Emmanuel Péteul, recteur du lieu. Des "sacrilèges" qui venaient dégrader le "caractère cultuel et religieux" du lieu.
Un principe de confiance, mais en limitant l'argent liquide
Il y avait donc urgence à réagir. "Et ça correspondait au moment où l'on veut doter les spots les plus visités dans le diocèse par des troncs électroniques, qui sont plus sécurisés par définition", note le Père Berthout. "Ça répond bien à la problématique, mais c'était déjà en réflexion pour Honfleur, Caen et Bayeux."
Allumer un cierge, en pensée à quelqu'un, fait partie des traditions pour les visiteurs croyants. Avant, le don se faisait en numéraire, désormais, ils auront le choix. "C'est très simple d'utilisation", précise Alexandre Barbé, responsable communication du diocèse. "Les montants sont prédéfinis en fonction des lieux et de la taille des bougies : 1, 2 ou 4 euros. On choisit juste le montant et on pose sa carte bancaire sur la puce de lecture du terminal et la transaction est faite."
On choisit juste le montant et on pose sa carte bancaire sur la puce de lecture du terminal, et la transaction est faite.
Alexandre BarbéResponsable communication du diocèse de Bayeux
Le lieu de culte reste évidemment dépendant de l'honnêteté des gens. Cela n'empêchera pas de prendre un cierge sans le payer, mais limitera les convoitises sur le contenu du tronc. Pas question d'installer un distributeur fermé, comme pour les boissons ou friandises par exemple. "Ça marche sur la confiance !"
L'église prend aussi la carte bancaire à la quête
L'église veut s'adapter à l'évolution de la société. "Nous réglons de plus en plus en "sans contact" en fait. Et même, maintenant, nous allons plus loin, car dans les paroisses, nous avons la quête connectée aussi. Il y a un panier avec un terminal. On sélectionne le montant qu'on veut donner et on règle." C'est le cas à Caen avec l'abbatiale Saint-Étienne, l'Abbaye aux Dames, ou encore à Hérouville-Saint-Clair, à la basilique de Douvre-la-Délivrande ou la cathédrale de Bayeux.
Rester à espérer que tout ça ramènera la paix dans ce lieu de culte. Car il avait même été question de limiter les horaires d'ouverture. "Ce n'est plus du tout à l'ordre du jour. Au moment des pillages, c'était la basse-saison. Tandis que là, on rentre en haute-saison touristique, donc on ne pouvait pas fermer la cathédrale. Ce type de tronc va permettre d'augmenter la sécurité et le montant des dons", se rassure le Père Berthout.
La somme des dons en offrande reste stable, au contraire des grands dons par chèque qui diminuent. "Mais c'est une autre problématique. Les causes ne sont pas les mêmes et les affectations non plus."