"On a plus de risques que les casinos et moins de sécurité" Une fermeture forcée d'un mois pour l'Octavia après la mort de Kylian

À la suite de la mort de Kylian à la sortie de sa discothèque, le patron de l'Octavia souhaitait fermer plusieurs jours, en signe de respect pour la famille. Finalement, son établissement ne rouvrira pas durant un mois, sur décision de la préfecture.

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L'Octavia ne rouvrira pas avant fin octobre. Dimanche dernier, le 29 septembre, la discothèque basée à Subles, près de Bayeux, a été le théâtre de la rixe qui a entraîné la mort de Kylian B. L'adolescent de 17 ans a été mortellement poignardé a la sortie de la boîte de nuit par un homme de 24 ans, qui a reconnu les faits.

La discothèque fermée un mois sur arrêté préfectoral

Alors que la direction de la direction de l'Octavia avait annoncé qu'elle fermerait plusieurs nuits par respect pour la famille du défunt, la sous-préfecture de Bayeux a décidé qu'elle ne rouvrirait pas avant fin octobre. Celle-ci a pris un arrêté d'obligation de fermeture d'un mois, le justifiant par plusieurs motifs.

La première raison invoquée est la nécessité de "prévenir de nouveaux troubles graves à l'intérieur ou aux abords de l'établissement", notamment de la part de "proches des protagonistes qui sont déjà venus sur place pour s'adonner à des représailles" le jour même du meurtre de Kylian B. D'autre part, le sous-préfet mentionne aussi la difficile coopération avec l'équipe de la discothèque et pointe "une absence de maîtrise par le gérant et ses salariés de la sécurité générale de l'établissement".

C'est un métier où on a une épée de Damoclès au-dessus de la tête, mais je me rends compte que même en essayant de faire son travail le plus sérieusement possible, on ne contrôle pas le monde dans lequel on vit actuellement.

Charlie Madelaine, gérant de la discothèque l'Octavia

En cette mi-octobre, l'Octavia devait célébrer ses cinq ans, mais le cœur n'est pas à la fête. "Jamais je n'aurais un jour pu imaginer en arriver là. On se sent tous coupables, moi le premier, se désole Charlie Madelaine. Je ne gère pas un établissement pour qu'il arrive ces drames-là. Je suis là pour donner du plaisir aux jeunes, qu'ils sortent en sécurité". 

Car l'Octavia peut se targuer d'avoir mis en place des dispositifs pour freiner la criminalité depuis un certain temps déjà. "Je suis l'un des seuls établissements où l'on a le système de raquette, qui permet de détecter tout objet métallique, lames de couteau, cutter, etc.", avance le gérant.

Des portiers démunis face aux armes

Dans le cas précis de la rixe du 29 septembre, le meurtrier présumé est allé récupérer un couteau dans une voiture garée sur le parking. Une vingtaine de belligérants se sont affrontés, un nombre trop important pour que les "videurs" puissent maîtriser la situation : "Malheureusement, on n'a pas 20 portiers et on ne peut pas fouiller dans toutes les voitures", se défend Charlie Madelaine. D'autant plus que les gardiens de boîtes de nuit ne peuvent être armés, pas même de gaz lacrymogène. 

Pour lutter contre la délinquance en discothèque, ou contre les fausses cartes d'identité montrées par les mineurs, le patron de l'Octavia plaide pour la création d'un système de fichage, comme dans les casinos. Charlie Madeleine s'en désespère. "On a plus de risques que les casinos et on a moins de sécurité".

Malgré tout, le tenancier de l'Octavia entend "réconforter" sa clientèle au plus vite, et lui prouver que lui et son équipe sont présents "pour garantir la sécurité" de tous.

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