Vaccins et Covid-19 : l’hôpital de Bayeux rappelé à l'ordre par l'Agence régionale de santé de Normandie

Depuis le début du mois, le centre hospitalier parvenait à extraire une 7ème dose des flacons de vaccin Pfizer via un procédé interdit par plusieurs autorités dont l’Agence européenne du médicament. Mise au courant, l’ARS de Normandie a sommé l’arrêt immédiat de cette pratique.

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Lutter contre le gaspillage et optimiser les flacons de vaccins reçus au compte-gouttes. C’est ainsi que se défendait la direction de l’hôpital de Bayeux, il y a quelques jours dans les colonnes de Ouest France. Une position qui n’aura pas suffit à convaincre l’Agence régionale de santé qui invite le CH d'Aunay-Bayeux à stopper son procédé maison. En mélangeant des fins de flacons du même lot, l’hôpital réussissait à extraire 7 doses de vaccins contre la Covid-19 contre les 6 autorisées par les autorités, le tout avec une pratique interdite.

La Normandie est la deuxième région de France en taux de vaccination. On sait pousser au maximum en respectant les règles. Il faut beaucoup vacciner, mais bien le faire et respecter les règles et les notices qui sont transmises avec les flacons.

rappelait Thomas Deroche, directeur de l’ARS Normandie, sur notre antenne mercredi midi.

Si une réévaluation avait permis au groupe pharmaceutique à l’origine du vaccin de proposer l’extraction de 6 doses par flacon au lieu des 5 prévues initialement, la réglementation validée par la FDA, l’Agence européenne du médicament et les préconisation du VIDAL ne laissent pas la place à la possibilité d’une 7e dose. "Si la quantité de vaccin restant dans le flacon après la cinquième dose ne permet pas d’obtenir une dose complète (0,3ml) le professionnel de santé doit jeter le flacon et son contenu. Il ne doit pas y avoir de regroupement de plusieurs flacons pour obtenir une dose complète."

Incompréhension au sein de l'hôpital

Dans un communiqué, le CH Aunay-Bayeux soutient que "la sécurité des patients et la qualité du vaccin n’ont donc jamais été compromis." "La traçabilité est assurée au numéro de lot, c’est pourquoi, il n’a jamais été fait, au centre de vaccination, de mélange de flacons issus de lots différents", poursuit-il.

Un détail qui ne rend pas les choses légales tient à rappeler le docteur Benoît Cottrelle, médecin conseil de l'ARS Normandie. "C’est complètement interdit, d’une part par les autorités, d’autre part par le fabricant lui même. Lorsqu’on ne peut pas avoir une dose complète avec un flacon il faut le jeter, même s’ils proviennent du même lot", oppose-t-il.

La situation créé l’embarra au sein même de l’hôpital. Tous n’étaient pas au courant de cette pratique qui exposerait les personnes vaccinées avec ce mélange à un risque infectieux plus important. Mis au courant de manière informelle début février, le syndicat FO du CHSCT a exigé des explications.

De nôtre côté, on peut juste intervenir sur le champ de l’hôpital et demander pour nos collègues si leur sécurité a été garantie et pourquoi l’hôpital de Bayeux a décidé de s’éloigner des recommandations vaccinales. Surtout que le procédé pourrait concerner des personnes fragiles puisqu’il était question de vacciner les collègues les plus fragiles en premier et c’est sur ces gens-là qu’on a décidé de mutualiser des fonds de flacons avec visiblement un risque infectieux plus important.

Rodolphe Gosselin, secrétaire FO du CHSCT

Selon l’ARS, les risques pour la santé des personnes vaccinées avec le contenu de deux flacons sont minimes. Elle demande néanmoins à l’hôpital d’avertir les personnes vaccinées avec ce procédé.

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